Page:La Roncière - Nègres et négriers, 1933.djvu/141

Cette page n’a pas encore été corrigée

moyens, la maman et le second, et enfin un petit, le bula, sont plus particulièrement consacrés au culte.

Le bula est sans doute le petit tambour en forme de sablier, qui formait jazz avec une harpe minuscule au son très doux et un cylindre de fer qu’on battait avec un morceau de bois aux côtes de Guinée.

Nous avons la bonne fortune de connaître tous les instruments de musique nègre en usage en Guyane, il y a un siècle et demi. Le capitaine Stedman les a soigneusement dessinés. Il n’y en avait pas moins de dix-huit : la planche sonore du quaqua, qu’on frappait avec des baguettes de fer (1) ; le jonc creux du kiemba-tou-tou (2) ; l’ansokko-taina, qu’on frappait comme un tympanon (3) ; le grand tambour créole, obturé d’un seul bout (4), tandis que le grand tambour de Loango l’était des deux (5) ; et leurs diminutifs, le papa drum, qu’on frappait avec la paume de la main (6), et le petit tambour de Loango (7) ; le coeroma en forme de coupe (9) ; le loango-bania, dont la planche supportait des bâtonnets de bois élastique (10) et dont une calebasse, à la façon d’un piano-forte, renforçait le son (11) ; le saka-saka, une gourde remplie de noyaux, semblable à la coquille magique des Indiens (12) ; la conque d’alarme (13) ; le benta, semblable au bender de la Jamaïque dont je vais parler (14) ; le créole-bania, demi-gourde à quatre cordes qui ressemblait à une mandoline (15) ; le tou-tou, qui était la trompette de guerre (16) ; le cor (17) ; et enfin le loango toutou, qui était une flûte (18). Le jonc creux du kiemba, lui