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Brichi. Les créoles leur prodiguaient mots ironiques et lazzis. Ils faisaient cercle autour d’eux, au moment où les bosales commençaient leurs danses africaines. Un long tambourin de Guinée sous le bras, qu’il frappait en cadence, le vieux Brichi tournait en cercle au pas gymnastique autour de la salle : les autres suivaient à la file indienne, en poussant des hurlements effroyables et en brandissant des perches de bois en guise de lances. Qu’il y avait loin de cette exhibition de sauvagerie guerrière aux ébats folâtres des jeunes nègres créoles et de leurs amies noires en robes de mousseline généreusement décolletées !

MUSIQUE ET ORCHESTRES NÈGRES

Rois et grands de l’Afrique avaient des orchestres de clochettes, flûtes, triangles et tambours pour donner la sérénade à leurs bonnes amies. J’imagine qu’en l’occurrence, le tam-tam était dépouillé des crânes qui y pendaient et que l’oliphant n’avait plus sa séquelle de mâchoires humaines dont les liens étaient noircis de sang de mouton.

Dans les cérémonies secrètes du culte du vaudoux[sic] qui se pratiquent encore, nous le verrons, à Haïti, il y a tout un jeu de tambours rada, habillés de jupes : un tambour d’appel, aussi gros qu’une barrique, devant lequel toute la congrégation du dieu-serpent défile en lui donnant un coup de poing, fait entendre à des milles de distance ses grosses notes sonores ; deux tambours