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fin que par la mise hors de combat de ces gladiateurs d’un nouveau genre.

Le bâton, à Haïti, est l’arme des agents de police. On l’appelle le cocomacaque. Il s’abat sur les épaules et la tête des délinquants avec une telle violence que les malheureux parfois restent morts sur place.

CHANTS ET DANSES NÈGRES

Chaque bourg du royaume d’Ardres, au temps de l’ambassade de d’Elbée au Dahomey, en 1669, était doté d’une école de danse et de chant. La durée du cours était un semestre environ pour les jeunes filles qui, sous la direction d’une vieille femme, apprenaient à trépigner en cadence, des plaques de cuivre tintant à leurs jambes et à leurs pieds, en un « tintamarre éclatant », coupé de hurlements. Au cours des festins royaux, elles donnaient un spécimen de leur chorégraphie, ponctuée par le son de clochettes qu’elles frappaient en cadence.

L’Anglais Norris ayant offert au roi du Dahomey, en 1773, un orgue portatif, lui fit entendre plusieurs marches militaires. « Mais ce qui lui fit le plus de plaisir, fut l’air du cent quatrième psaume ; il me pria, dit Norris, d’y fixer le cylyndre[sic], afin qu’il pût s’amuser quand il serait seul. » Il eût été vraiment plaisant que l’orgue jouât une psalmodie, au moment où le roi se mit à danser pour convaincre ses sujets de sa bonne santé, et où il passa en revue ses compagnies d’amazones, qui défilaient en chantant, une