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Premières

intérêts propres^, ils ée détournent du bien public (1665, n° 282).

Pensée très jnste, et que-l^autenr n*a sans doute supprimée que parce qu’elle sembloit tout à fait étrangère à rintention qui avolt dicté son livre.

LV

De toutes les passions, celle qui est la plus inconnue à nous-mêmes,. c’eçt la paresse ; elle est la plus ardente et la plus maligne de toutes, quoique sa* violence soit insensible, et que les dommages qu^elle cause soient très cacnés. Si nous considérons attentivement son pouvoir, nous verrons qu’elle se rend en toutes rencontres maîtresse de nos sentiments, de nos intérêts et de nos plaisirs : c’est la rémore qui a la. force d’arrêter les plus grands vaisseapx ; c’est une bonaçe plus dangereuse aux jplus importantes affaires que les ecueils et quêtes plus grandes teippêtes. Le repos de la paresse est un cbarme secret de l’âme qili suspend soudainement les plus ardentes poursuites et les plus opiniâtres resolutions. Pour donner enfin la véritable idiée de cette i^assion,’iF faut dire que la paressé est comme une béatîfade àt l’âme qui la consolé de toutes ses pertes, et qui lui tient lieu de tous les biens (1665, n° 290).

LVI.

.On aime bien à deviner les autres, mais l’on n^aime pas à être deviné (1665, n° 296). Cette réJDexion, qui n’aycit rien de bien saillant, se retrouve implicitement dani la maxime 4^5.