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SUR LA ROCHEFOUCAULD.

cardinal de Retz lui-même lui reproche de ne pas croire assez à la vertu. Cette imputation peut avoir quelque fondement ; mais il nous semble qu’on l’a poussée trop loin.

M. de la Rochefoucauld a peint les hommes comme il les a vus. C’est dans les temps de faction et d’intrigues politiques qu’on a plus d’occasions de connaître les hommes, et plus de motifs pour les observer : c’est dans ce jeu continuel de toutes les passions humaines que les caractères se développent, que les faiblesses échappent, que l’hypocrisie se trahit, que l’intérêt personnel se mêle à tout, gouverne et corrompt tout.

En regardant l’amour-propre comme le mobile de toutes les actions, M. de la Rochefoucauld ne prétendait pas énoncer un axiome rigoureux de méta-