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Ce traité fut ainsi conclu sans que Monsieur le Prince y eût d’autre part que celle que l’abbé de la Rivière lui en voulut donner[1] ; et parce qu’il avait senti[2] le mal que sa division avec sa famille lui avait causé, il souhaita[3] de se réconcilier avec Monsieur son frère, avec Madame[4] sa sœur, et même avec le prince de Marcillac[5]. Aussitôt après[6], Monsieur le Prince, pour témoigner qu’il entrait sincèrement dans les intérêts de ses proches, prit un prétexte d’éclater contre le Cardinal, sur ce qu’au préjudice de la parole qu’on en avait donnée, on refusait au duc de Longueville le gouvernement du Pont-de-l’Arche[7]. Les Frondeurs en eurent une grande joie[8]. Mais, soit que Monsieur le Prince ne pût se fier en eux[9], ou qu’il ne voulût pas demeurer longtemps mal à la cour, il crut bientôt en avoir assez fait pour le monde, et se raccommoda, huit jours après[10], avec le Cardi-

  1. Que ce que l’abbé de la Rivière lui en voulut apprendre. (Ms. H, réd. 1.)
  2. Et d’autant qu’il avoit senti. (Ms. H, réd. 1 et 2.) — Voyez à l’appendice, II, v.
  3. Il souhaita bientôt. (Ms. H, réd. 1.)
  4. Et Madame. (Ms. H, réd. 1 et 2.)
  5. Et avec le même prince de Marcillac. (Ms. H, réd. 1.)
  6. Incontinent après ces choses. (Ms. H, réd. 1.)
  7. Voyez a ce sujet les Mémoires de Retz, tome II, p. 534.
  8. * Prit prétexte d’éclater contre le Cardinal, sur le refus qu’on fit au duc de Longueville du gouvernement du Pont-de-l’Arche, après lui en avoir donné parole (après le lui avoir promis, anc. éd.), ce qui réjouit infiniment les Frondeurs. (Ms. H, réd. 1.)
  9. * Se fier à eux. (Ms. H, réd. 1 et 2.)
  10. Dans le milieu du mois de septembre. — « Les conditions de cet accommodement de Monsieur le Prince avec le Cardinal, dit Retz (tome II, p. 537 et 538), n’ont jamais été publiques, parce qu’il ne s’en est su que ce qu’il plut au Cardinal, en ce temps-là, d’en jeter dans le monde… Ce qui en parut fut la remise du Pont-del’Arche entre les mains de M. de Longueville. » C’est ce que confirme Mme de Motteville, très-bien placée pour suivre les choses par le menu, et qui raconte tout au long (tome III, p. 34 et suivantes)