Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t2, 1874.djvu/207

Cette page n’a pas encore été corrigée

il la trouva d’autant plus avantageuse à M. le prince de Conti, que ce prince étant déjà résolu de changer de condition, on ne lui faisait rien perdre en lui conseillant de renoncer au cardinalat[1]. On obtenait aussi par cette voie tout ce que la cour refusait à M. le prince de Conti et au duc de Longueville ; et, ce qui était encore plus considérable, c’est qu’en s’attachant l’abbé de la Rivière par un si grand intérêt, on engageait M. le duc d’Orléans à soutenir, en toutes rencontres[2], M. le prince de Conti et Mme de Longueville.

    trouvoit au cardinalat étoit M. le prince de Conti, Flammarin crut ne pouvoir rendre un service plus considérable à son ami, que de faire une négociation qui pût les disposer à quelque union. Il vit pour cet effet M. de la Rochefoucauld, aussitôt qu’il fut arrivé à Paris, et il n’eut pas beaucoup de peine à le persuader. Il le trouva au lit, très-incommodé de sa blessure et très-fatigué de la guerre civile. Il dit à Flammarin qu’il n’y étoit entré que malgré lui, et que s’il fût revenu de Poitou deux mois devant le siège de Paris, il eût assurément empêché Mme de Longueville d’entrer dans cette misérable affaire ; mais que je m’étois servi de son absence pour l’y embarquer, et elle et M. le prince de Conti ; qu’il avoit trouvé les engagements trop avancés pour les pouvoir rompre ; que sa blessure étoit encore un nouvel obstacle à ses desseins, qui étoient et qui seroient toujours de réunir la maison royale ; que ce diable de Coadjuteur ne vouloit point de paix ; qu’il étoit toujours pendu aux oreilles de M. le prince de Conti et de Mme de Longueville, pour en fermer toutes les voies ; que son mal l’empêchoit d’agir auprès d’eux comme il eût fait, et que, sans cette blessure, il feroit tout ce que l’on pourroit désirer de lui. Il prit ensuite avec Flammarin toutes les mesures qui obligèrent depuis, au moins à ce que l’on a cru, M. le prince de Conti à céder sa nomination au cardinalat à la Rivière. »

  1. Et il la trouva d’autant plus avantageuse à M. le prince de Conti, qu’il étoit déjà résolu de changer de condition, et qu’ainsi il ne lui faisoit rien perdre en lui conseillant de renoncer à la prétention d’être cardinal. (Ms. H, réd. 1.)
  2. * Il obtenoit encore..., et, ce qui étoit le plus considérable, c’étoit qu’en liant l’abbé de la Rivière par son plus grand intérêt, il attachoit par même moyen M. le duc d’Orléans à soutenir en tout temps et en toute rencontre, (Ms. H, réd. 1.)