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devait aller à Paris, afin que, selon la disposition où il trouverait[1] les esprits, il eût l’avantage d’y ramener la cour ou de la porter à prendre d’autres mesures. Il y fut reçu[2] comme il avait accoutumé de l’être au retour de ses plus glorieuses campagnes[3]. Ce succès rassura[4] le Cardinal, et on ne balança plus pour retourner à Paris. Monsieur le Prince y accompagna le Roi[5], et, en arrivant

  1. Où il y trouveroit. (Ms. H, réd. 1 et 2.)
  2. * En effet, il y fut reçu. (Ms. H, réd. 1.)
  3. Selon Mme de Motteviile (tome II, p. 417), Monsieur le Prince ne reçut pas à Paris ce le même applaudissement que le duc d’Orléans. On l’avoit trouvé plus indifférent pour la paix et plus âpre au combat. » Un journal manuscrit et anonyme de la Frondea, qui se trouve à la Bibliothèque nationale (Fonds français, n° 25025), indique exactement, au jour le jour, les dispositions populaires à l’égard des différents personnages de marque. Il confirme ici le rapport de Mme de Motteville.

    a En tête de ce journal, qui abonde en nouvelles de toute sorte de Paris, des provinces et de la frontière, on lit cette note, écrite au verso de la couverture : « Ce manuscrit renferme ce qui s’est passé pendant la guerre de la Fronde, depuis le 25 décembre 1648 jusqu’à la fin de l’année 1651, que finit cette ridicule guerre. »

  4. De sorte que cet exemple rassura. (Ms. H., réd. 1.)
  5. Ce fut le 18 août qu’eut lieu la rentrée du Roi à Paris. Ce retour fut fêté par un feu d’artifice et par un bal à l’Hôtel de Ville (Registres de l’Hôtel de Ville pendant la Fronde tome II, p. 47 et suivantes). La joie fut en raison de la lassitude générale causée par le blocus prolongé dont on avait tant souffert : c’est ce dont témoignent le Courrier du temps, les Triolets de joie chantés par Paris pour chasser la mélancolie (Choix de Mazarinades, tome I, p. 510, 514 et suivantes). Quant à Mazarin, l’opinion publique lui demeurait toujours aussi contraire : « Le Roi, dit, quelques jours après la rentrée, le manuscrit anonyme que nous venons de citer, fut avant_hier (le Ier septembre) à la chasse à Saint-Maur, et hier S. M. fut au Cloître Notre-Dame… Monsieur le Cardinal y fut aussi dans le carrosse de S. M., et comme, dans toutes les rues qu’elle avoit passé, l’on avoit fait des grands cris de : « Vive le Roi ! » on remarqua que S. M. dit qu’elle avoit toujours cru que les Parisiens ne le haïssoient point, mais quelque autre. » — Et encore à la même date : « Les écoliers du collège de Navarre jouant une tragédie dans