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de Longueville avait de l’esprit et de l’expérience ; il entrait facilement dans les partis opposés à la cour, et en sortait encore avec plus de facilité ; il était faible, irrésolu et soupçonneux[1] ; sa longue autorité en Normandie[2] l’avait rendu maître du parlement de Rouen, de la plus grande partie de la noblesse, et de plusieurs places de cette province[3].
Le coadjuteur de Paris[4], qui était uni à lui par la parenté[5] et par un long attachement d’amitié, avait beaucoup de crédit dans le peuple et dans le parlement de Paris par sa dignité de Coadjuteur, et tous les curés exécutaient ses ordres[6] ; il avait des amis et des partisans à la cour, et entraînait[7] dans ses intérêts Noirmoustier[8],
- ↑ Retz (tome II, p. 176 et 177) dit de lui : « Il ne fut jamais qu’un homme médiocre, parce qu’il eut toujours des idées qui furent infiniment au-dessus de sa capacité. » Il le juge du reste comme fait ici la Rochefoucauld, et écrit à deux reprises (tome II, p. 19 et p. 120) qu’il était « l’homme du monde qui aimoit le mieux les commencements de toutes affaires. »
- ↑ Sa longue résidence en Normandie. (1826, 38.)
- ↑ Pour les affaires de Normandie pendant la Fronde, voyez l’hisloire du parlement de Normandie, par M. Floquet.
- ↑ Voyez le Portrait du cardinal de Retz par la Rochefoucauld (tome I, p. 19-21), et celui que Tallemant des Réaux a tracé dans ses Historicités, tome V, p. 181-183.
- ↑ Ils étaient cousins : Antoinette d’Orléans, fille de Léonor d’Orléans, duc de Longueville, et de Marie de Bourbon, c’est-à-dire du grand-père et de la grand’mère du duc de Longueville dont il s’agit ici, avait épousé Charles de Gondi, marquis de Belle-Isle, général des galères, oncle du Coadjuteur. Voyez l’Histoire généalogique des Gondi, par Corbinelli, 1705, in-4o, tome II, p, 234 et 247 et suivantes.
- ↑ On en eut la preuve dans l’affaire des prêts : voyez les Mémoires de Retz, tome II, p. 128 et 129, et ceux de Mole, tome III, p. 807.
- ↑ Et il entraînoit. (1817, 26, 38.)
- ↑ Louis de la Trémouille, né en 1612, marquis, puis duc de Noirmoustier (1650), se distingua à la bataille de Lens, et mourut en 1666. C’est le père du duc de Noirmoustier qui devint aveugle