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II.[1]


[1643-1649.]


J’arrivai à Paris aussitôt après la mort du cardinal de Richelieu. La mauvaise santé du Roi et le peu de disposition[2] où il était de confier ses enfants et le gouvernement du Royaume à la Reine me firent espérer de trouver bientôt des occasions considérables de la servir[3]. Je trouvai la cour pleine d’agitation[4], étonnée de la mort du cardinal de Richelieu, et respectant encore son autorité[5] ; ses parents et ses créatures y avaient les mêmes

  1. En tête des pages qui suivent, on lit dans le manuscrit D de la Roche-Guyon cette note, d’une écriture ancienne : « Ici commencent les Mémoires de la Régence, qui n’ont de commun avec le petit morceau imprimé sous ce titre que le fond des faits : l’ordre des matières, la marche de la narration et le style en étant totalement différents, ce qui rend ce morceau absolument neuf. » — Nous donnons dans l’Appendice de ce volume « le petit morceau imprimé » dont parle cette note. C’est par lui que commencent les Mémoires de la Rochefoucauld dans les éditions anciennes. Il parait être, nous l’avons dit dans la Notice, une première rédaction de notre auteur, et correspond aux pages 49~79 de notre texte, depuis : « J’arrivai à Paris..., » jusqu’à : « pour persuader de plus en plus à la Reine qu’elle la vouloit gouverner. » C’est dans les éditions de 1688-1804 (exclusivement) qu’il est précédé de ce titre, dont les premiers mots sont mentionnés dans la note de notre manuscrit D : Mémoires de la régence d’Anne d’ Autriche, mère de Louis XIV. Dans les éditions antérieures à 1688 et dans celle de 1717, il est intitulé : Mémoires de M. D. L. R., contenant les brigues pour le gouvernement à la mort de Louis XIII.
  2. Le peu de dispositions. (1826.)
  3. Des occasions de la servir. (1826, 38.)
  4. Pleine d’agitations. (1817, 26, 38.)
  5. « Etiam mortuus imperat, puisqu’on suit encore ses ordres et ses conseils, » dit Guy Patin (Lettres, tome I, p. 98). — « Après la