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de Jars[1], le Fargis[2], le Coudray-Montpensier[3], Vautier[4], et un nombre infini de gens de toutes conditions et de tous sexes, malheureux et persécutés par une longue et cruelle prison[5]. La vue de tant d’objets pitoyables augmenta encore la haine naturelle que j’avais pour l’administration du cardinal de Richelieu. Le maréchal de la Meilleraye me vint tirer de la Bastille, huit jours après m’y avoir mené, et j’allai avec lui à Ruel[6] remercier le Cardinal de la liberté qui m’était rendue[7]. Je le trouvai froid et sérieux ; je n’entrai point[8] en justification sur ma conduite : il me parut qu’il en était piqué ; et je me

    de l’inconnu (Rouen, 163o, in-8°) ; on lui doit en outre la Comédie des Proverbes (16l6).

  1. Et non de Thouars , comme porte l’édition de 1817. — François de Rochechouart , chevalier de Jars, commandeur de l’ordre de Malte, avait été arrêté en 1632, lors de la disgrâce de Châteauneuf (voyez plus haut, p. 19). Condamné à mort, il avait reçu son pardon sur l’échafaud même.
  2. Charles d’Angennes, comte de Fargis ou du Fargis, ancien ambassadeur de France en Espagne, avait été emprisonné le 14 février 1635. Voyez sur lui, et sur sa femme, une Historiette de Tallemant des Réaux, tome II, p. 121-124.
  3. Henri d’Escoubleau, marquis du Coudray-Montpensier, était attaché au duc d’Orléans. Il avait été arrêté en même temps que du Fargis.
  4. Premier médecin de Marie de Médicis, puis de Louis XIV, mort en 1652, avait été emprisonné après la journée des Dupes.
  5. Pour la plupart, cette prison ne fut pas si cruelle, si l’on en croit Retz, tome I, p. 159-162.
  6. Les mots à Ruel ne sont pas dans l’édition de 1817. — Le château de Ruel ou Rueil, entre Paris et Saint-Germain, sur les bords de la Seine, était la résidence d’été du cardinal de Richelieu, qui y donnait des fêles d’une magnificence presque royale. Voyez le Dictionnaire géographique de Thomas Corneille , 1708, au mot Ruel ; et V. Cousin, la Jeunesse de Madame de Longueville, p. 162.
  7. Qu’il m’avoit rendue. (1817.)
  8. Je le trouvai froid et sérieux, et je n’entrai point. (1817, 26, 38.)