Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t2, 1874.djvu/106

Cette page n’a pas encore été corrigée


Ce peu de temps que j’y demeurai me représenta plus vivement que tout ce que j’avais vu jusqu’alors l’image affreuse de la domination du Cardinal[1]. J’y vis le maréchal de Bassompierre[2], dont le mérite et les agréables qualités étaient si connues[3] ; j’y vis le maréchal de Vitry[4], le comte de Cramail[5], le commandeur

    lieu, qu’on eût a a bien loger » le prince de Marcillac, et qu’on lui permit de se promener sur la terrasse. Voyez dans Madame de Chevreuse, p. 435, note, le texte du billet écrit par Chavigny

  1. L’image de la cruauté de l’administration du Cardinal. — Cette leçon est ainsi imprimée en italique dans l’édition de 1817, où se trouve cette note : « Ces mots sont, dans le manuscrit, de la main de M. de la Rochefoucauld. » — Les éditions de 1826 et de 1838 terminent la phrase par ces seuls mots : « l’image de la vengeance ; » et au sujet de cette variante, on lit dans toutes deux l’annotation suivante : « Dans notre manuscrit, les mots de la vengeance sont écrits au crayon. »
  2. On voit dans les Mémoires de la Porte, où il est parlé longuement (p. 383-386) de ces prisonniers de marque, que l’âge avait ôté la mémoire à Bassompierre (voyez ci-dessus, p. 18, note 8), et qu’il rabâchait sans cesse a l’histoire de ses amours. »
  3. Notre manuscrit fait ainsi accorder le participe avec le second substantif ; tel est aussi le texte de l’édition de 1817 ; celles de 1826, 38 donnent connus.
  4. Nicolas de l’Hôpital, marquis, puis duc de Vitry. Il avait été créé maréchal en 1617, le jour même où il s’était chargé de l’assassinat du maréchal d’Ancre. Emprisonné en 1637, à la suite d’une violente querelle avec l’archevêque de Bordeaux, Henri de Sourdis, il ne sortit de la Bastille qu’après la mort de Richelieu. Il mourut en 1644.
  5. Adrien, comte de Montluc, petit-fils du maréchal de Montluc, incarcéré après la journée des Dupes, mort en 1646. iL était, par sa femme, comte de Cramail ou Garmain. Régnier lui a dédié sa satire II, sous ce nom : A monsieur le comte de Caramain (1re édition, 1608 ; dans les suivantes Garamain). Retz lui fit à la Bastille, durant sa détention, une visite , qu’il raconte dans ses Mémoires (tome I, p. 159-161), où se noua le complot qui avorta par la mort du comte de Soissons, tué à la Marfée. Le comte de Cramail a publié, sous le nom de sieur Devaux, un livre grotesque, les jeux