4o8 APPENDICE. Je le sers en voulant m’en plaindre; C’est lui qui m’engage à le peindre, Et contre lui-même il m’instruit. Que nos amis, que nos maltresses. Objets apparents de nos vœux. Ne pensent pas que nos tendresses Ni que nos vrais soins soient pour eux ’. jVos plaisirs font notre constance ; Pourquoi de leur rcronnoissance Exigeons-nous l’injuste honneur? Que doivent-ils à notre ivresse? Leur bonheur ne nous intéresse Qu’autant qu’il est notre bonheur. Que nos vertus sont près du vice ! L’intérêt seul peut nous mouvoir ’ ; L’homme, par goût de la justice, Rarement s’immole au devoir. Souvent la clémence est adresse^; La modération, paresse ^ ; L’équité, peur des châtiments^. Cent vertus que l’erreur couronne. Sont de vains noms que l’orgueil donne A ses adroits déguisements. Non qu’en naissant l’homme ne sente Diverses inclinations, , Source unique, source constante De ses diverses actions : L’un naît ami de la malice ; L’autre d’un hasard plus j)ropice Tient un cœur sage et généreux ; Mais sa sagesse fortuite N’est (pi’une vertu sans mérite. Un amour-propre plus heureux. Quelquefois au feu qui la charme Résiste une jeune beauté, Et contre elle-même elle s’arme D’une pénible fermeté ’. Hélas ! cette contrainte extrême La prive du vice qu’elle aime, . Maximes 8i, 83, 23(5, 374 et 5oo. . Maximes 187, 253 et 3o5. — 3. Maxime i5. 4. Maxime 17. — 5. Maximes 78, 678 et 58o. . Maxime-épigraphe et maxime i. . Maximes 20 5 et 220.
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