vérité, puisque nous nous la cachons si souvent à nous-mêmes[1].
DXVII
Ce qui nous empêche souvent de bien juger des sentences qui prouvent la fausseté des vertus, c’est que nous croyons trop aisément qu’elles sont véritables en nous[2].
DXVIII
La dévotion qu’on donne aux princes est un second amour-propre[3].
DXIX
La fin du bien est un mal, et la fin du mal est un bien.
DXX
Les philosophes ne condamnent les richesses que par le mauvais usage que nous en faisons ; il dépend de nous de les acquérir et de nous en servir sans crime ; et au lieu qu’elles nourrissent et accroissent les crimes, comme le bois entretient le feu, nous pouvons les consacrer à toutes les vertus, et les rendre même par là plus agréables et plus éclatantes.
DXXI
La ruine du prochain plait aux amis et aux ennemis[4].
DXXII
Comme la plus heureuse personne du monde est celle à qui
- ↑ Voyez la maxime 114.
- ↑ C’est pour cela que, dans la Préface de la 1re édition (voyez plus haut, p. 27) la Rochefoucauld engage ironiquement chaque lecteur à « se mettre d’abord dans l’esprit qu’il n’y a aucune de ces maximes qui le regarde en particulier, et qu’il en est seul excepté, bien qu’elles paroissent générales. » — Voyez aussi la maxime 524.
- ↑ Voyez la maxime 261.
- ↑ Voyez la maxime 583.