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MAXIMES POSTHUMES

un livre dont le succès était consacré depuis près de trente ans, le fond et la forme de ces pensées étalent assez reconnaissables. Elles ont été composées vraisemblablement entre la dernière édition de l’auteur (1678) et sa mort (1680) ; en tout cas, beaucoup d’entre elles peuvent être mises au rang des meilleures. On les retrouve dans l’édition d’Amsterdam de 1705, sous le titre de Maximes de M. de la Rochefoucauld, à la suite du recueil principal des Maximes, intitulé Réflexions morales de M. de la Rochefoucauld. Elles sont aussi dans les éditions d’Amelot de la Houssaye (1714, 1725, etc.)[1], mais perdues, dans son répertoire alphabétique, parmi bien d’autres additions, qui sont empruntées à peu près toutes, a savoir les Maximes de Mme de Sablé, les Pensées diverses de l’abbé d’Ailly, les Maximes chrétiennes de Mme de la Sablière[2], à l’édition d’Amsterdam dont nous venons de parler. L’abbé de la Roche (1737) a omis, sans nous dire pourquoi, les maximes du Supplément, bien que, comme il l’annonce lui-même dans sa Préface (p. xiv), il ait suivi le texte de l’édition de 1693[3]. Omises également par Suard[4] (1778), par Brotier (1789), parle marquis de Fortia (1796 et 1802), par Blaise (1813), par Aimé-Martin en 1822, par Gaétan de la Rochefoucauld (1825), qui n’en a pas moins intitulé son livre : Œuvres complètes de la Rochefoucauld, elles n’ont reparu que dans l’édition publiée par Aimé-Martin en 1844[5], et dans celle de Duplessis (1853)[6].

Outre ces vingt-huit maximes contenues dans le Supplément de 1693, nous en donnons vingt-cinq (à savoir tout le restant, moins cinq), qui sont tirées du manuscrit autographe conservé au château de la Rocheguyon. Parmi ces vingt-cinq, il y en a six (numéros 509, 510,

  1. Le numéro 11 du Supplément de 1693 (notre maxime 544) a été omis dans quelques éditions d’Amelot (1743, 1734, etc.), mais il se trouve dans celles de 1714, 1725, 1746.
  2. Les Maximes de Mme de la Sablière ne sont pas dans l’édition de 1714 ; elles ne paraissent dans le recueil d’Amelot qu’a partir de 1725.
  3. « Comme la plus correcte, dit-il, et la plus riche du propre fonds de notre auteur. » On ne peut pas dire qu’elle soit plus correcte que celle de 1678, et si elle est plus riche, c’est uniquement grâce aux vingt-huit maximes posthumes que l’abbé de la Roche n’a pas réimprimées.
  4. Voyez ce que nous disons de son édition dans la Notice des maximes supprimées, ci-après, p. 239, note 1.
  5. Paris, Lefèvre, grand in-16. — Aimé-Martin donne tout le Supplément de 1693, c’est-à-dire les cinquante maximes, sans distinguer, plus que n’a fait le premier éditeur, les pensées nouvelles des pensées déjà publiées identiquement en 1678 et des simples variantes.
  6. Duplessis n’indique comme vraiment nouvelles que vingt-cinq de ces pensées ; il considère, malgré de notables différences, nos numéros 543, 554 et 555, comme de simples variantes des maximes 439, 149 et 352.