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ET MAXIMES MORALES

CCCLXXXIX

Ce qui nous rend la vanité des autres insupportable, c’est qu’elle blesse la nôtre[1]. (éd. 4.)

CCCXC

On renonce plus aisément à son intérêt qu’à son goût[2]. (éd. 4.)

CCCXCI

La fortune ne paroît jamais si aveugle qu’à ceux à qui elle ne fait pas de bien[3]. (éd. 4*.)

CCCXCII

Il faut gouverner la fortune comme la santé[4] : en jouir quand elle est bonne, prendre patience quand elle est mauvaise, et ne faire jamais de grands remèdes sans un extrême besoin. (éd. 4*.)

CCCXCIII

L’air bourgeois se perd quelquefois à l’armée, mais il ne se perd jamais à la cour[5]. (éd. 4.)

  1. Cette pensée ressemble beaucoup à la 34e.
  2. Cependant, selon les maximes 45 et 262, il n’y a rien de plus inconstant que nos goûts, et selon la 467e ; notre vanité en a souvent raison. — Voyez aussi la maxime 13, et la 10e des Réflexions diverses.
  3. Var. : La fortune ne nous paroît aveugle que lorsque nous en sommes maltraités. (Manuscrit.)
  4. Var. : Il faut se conduire avec la fortune comme avec la santé. (Manuscrit.) — Quant aux remèdes, l’auteur a déjà recommandé (maxime 288) de n’en jamais user que modérément.
  5. L’annotateur contemporain applique cette observation à Col-