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RÉFLEXIONS OU SENTENCES
XLVI
L’attachement ou l’indifférence que les philosophes avoient pour la vie n’étoit qu’un goût de leur amour-propre, dont on ne doit non plus disputer que du goût de la langue, ou du choix des couleurs[1]. (éd. 1*.)
XLVII
Notre humeur met le prix à tout ce qui nous vient de la fortune[2]. (éd. 2.)
XLVIII
La félicité est dans le goût, et non pas dans les choses ; et c’est par avoir ce qu’on aime qu’on est heureux, et non par avoir[3] ce que les autres trouvent aimable. (éd. 1*.)
- ↑ Var. : Le désir de vivre ou de mourir sont des goûts de l’amour-propre, dont il ne faut non plus disputer que des goûts de la langue, ou du choix des couleurs. (Manuscrit.) — L’attachement ou l’indifférence pour la vie sont des goûts de l’amour-propre, dont on ne doit non plus disputer que de ceux de la langue, ou du choix des couleurs. (1665.) — L’attachement ou l’indifférence pour la vie, qu’avoient les philosophes, n’étoit qu’un goût de leur amour-propre, dont on ne doit non plus disputer que de ceux de la langue, etc. (1666.) — Il est probable que cette pensée, sous sa première forme, n’avait pas paru assez chrétienne ; aussi l’auteur l’a-t-il mise au compte des philosophes païens. — Rapprochez des maximes 21, 22, 23 et 504. — Vauvenargues (p. 79) : « L’amour-propre n’empêche pas qu’il n’y ait, en toutes choses, un bon et un mauvais goût, et qu’on n’en puisse disputer avec fondement. »
- ↑ Voyez les maximes 45 et 61.
- ↑ Var. : et non pas par avoir. (1665 et 1666.) — On trouve une idée analogue à celle-ci dans la maxime 563. — Héraclite, cité par
maximes 47, 61, 252, 290, 625, la note de la maxime 390, et la 10e des Réflexions diverses.