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ÉTUDE SUR L’ÉDITION DE 1664. 55 et qui depuis Ion saut doute était demeuré i leurs yeux le seul texte officiel et consacré. Les deux éditions de 1676 et de 1679 sont une copie pure et simple de celle de i665. ReTenons à notre Tolume, et commençons par donner une idée exacte de ce qu’il contient. Les maximes 7 sont au nombre de cent quatre-Tingt-neuf ; elles forment chacune un alinéa spécial, sans autres marques ni signes distinctifi. L*ordre dans lequel elles se suirent diffère essentiellement de celui qui a été adopté plus tard. Nous indiquons par un numéro la place qu’elles occupent dans Texcellente édition publiée par M. Gilbert pour la Collection des Griutdt eerivains de Ut France, Le soin qu*a pris M. Gilbert de recueillir en note toutes les rariantes fournies soit par le manuscrit autographe conservé au chftteau de la Roche-Guyon, soit par les diverses éditions données par l’auteur, nous a mis à même d’indiquer pour chaque maxime celle des versions dont elle se rapproche le plus^.... Dix de nos maximes ont été dédoublées plus tard, et ont fourni la matière de onze maximes nouvelles. Par contre, il en est six autres qui n’en forment que trois dans l’édition définitive : en sorte que le volume de 1664 renferme en réalité 197 maximes, au lieu de 3i7 que contient l’édition originale de i6d5. Sur ces 197 maximes, il y en a sept données comme posthumes dans l’édition de M. Gilbert, où elles figurent sous les n** 5oS^ Su, 517, 620, 5aa» 5a3 et 5a9. Elles sont, en général, conformes à la rédaction du manuscrit autographe, à Tex- ception du n* 5aa, qui offre un texte tout différent*. Dorénavant ces pensées devront être reléguées, non plus parmi les posthumes, mais dans la catégorie de celles que l’auteur a retranchées’. Huit sont complètement inédites, et, i ce titre, nous croyons devoir les repro* duire : (P. 5.) Si on avoit àtà à ce qu’on appelle force, le désir de conserver et la crainte de perdre, il ne lui resteroit pas grand’chose*. (P. 49.) La familiarité est un relâchement presque de toutes les règles de la vie civile, que le libertinage a introduit dans la société, pour nous faire parvenir i celle qu on appelle commode. C’est un effet de l’amour-propre, qui voulant tout accommoder à notre foi- blesse, nous soustrait à l’honnête sujection que nous imposent les bonnes mœurs, et pour chercher trop les moyens de nous les rendre commodes, les fait dégé- nérer en vices. Les femmes ayant naturellement plus de mollesse que les hommes, tombent plutôt dans ce relâchement, et y perdent davantage ; l’autorité du sexe ne se maintient pas ; le respect qu’on lui doit diminue, et l’on peut dire que l’honnête y perd la plus grande partie de ses droits. (P. 67.) La raillerie est une gaieté agréable de l’esprit, qui enjoué la conver- sation et qui lie la société, si elle est obligeante, ou qui la trouble, si elle ne l’est pas. [i . Nous omettons le tableau comparatif dressé par M. Willems et placé par lui à la suite de ces mots. Il ferait, en ce qui touche l’édition de i664i double emploi avec nos tableaux de concordance (ci-après, p. 66-8a) ; et d’ailleurs, comme on peut le voir dans notre ^uant-propos, ce qui se rapporte i la source inconnue, non retrouvée, de M. Gilbert, a perdu beaucoup de son importance et de sa valeur.] [a. Si, au lieu de rapprocher le texte de 1664 du manuscrit de M. Gilbert, nous le comparons avec celui de Lianconrt, cette phrase est à modifier ainsi : « Trois (5 17, 5a3 et 5a9) sont conformes à la rédaction du manuscrit autographe, les quatre autres (5o5, 5ii, 5ao et 5aa) offrent des variantes assez considérables.»] [3. Les chiffres de M. Willems dans ces deux derniers paragraphes ne sont pas tout à fait conformes 2i ceux que donne le résumé dont nous avons fait suivre nos tableaux de concordance. Ce sont là des différences qu’on s’explique aisément dans un travail qui demande une si minutieuse attention.] [4* Cette première maxime inédite est la seule des huit qui se trouve ailleurs que dans l’édition de 1664-, c’est la seconde de la copie de i663 (voyez ci-dessus, p.5i).J