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54 APPENDICE DU TOME I. les libmiret. En eette même année 1664* la Teare et les héritiers de Jean impri* maient ponr les mêmes Steucker une jolie édition du Ifouveau Testament d*OUTetan«  saivi des Psaumes de Marot et de Bèze*. Les frères Steueker, qui allaient bientôt se montrer les émules des EIxeTier dans l*art typographique, n^étaient alors que de simples libraires, tenant boutique dans la grand’salle du Palais des États à la Haye. C’étaient des hommes ingénieux et STisés, qui, à peine établis, avaient su se mettre hors de pair. Us avaient à Paris des agents ou correspondants très-bien au ùit des choses littéraires, qui leur faisaient passer sous main des pièces historiques ou autres dont la publication n*eAt pas été autorisée par la censure. Ainsi les Steueker avaient trouvé moyen de se procurer le texte inédit des Mémoires de Bassompierre, dont ils confiaient Texé- cution aux Elsevier de Leyde (i665]. Presque en même temps, ils donnaient, par parties détachées, mais dans un format uniforme, l’édition originale de Brant&me, qu’ils faisaient imprimer par les plus habiles typographon du temps, les Elzevier d’Amsterdam, les Hackius et les Foppens (i 665-66). S’il est à peine question d’eux dans les livres de bibliographie, c’est que le plus souvent ils ont gardé l’anonyme, et qu’on a confondu leurs productions avec celles de leurs rivaux. Pour établir la part qui leur revient dans ce qu’on est convenu dVippeler la collection elzevirienne, il faut procéder à un minutieux travail d’en* quête et de comparaison. Ce travail, nous l’avons fait, et nous en publierons sous peu le résultat. On pourra se convaincre que la part des Ste«<^er est <très-consi- dérable, et suffit k leur assurer un des prenriers rangs parmi les imprimeurs et liWaires de leur ptfys, k eâté ou non loin des Blaeu, des Hackius et des Elsevier. Les Maximes de la Rochefoucauld furent peut-être leur début dans la carrière d’éditeur; car nous ne connaissons d’eux aucun livre antérieur à celui-là. Pour n’avoir pas à revenir sur la question bibliographique, nous ajouterons ici un mot sur une particularité qui nous avait beaucoup intrigué, et dont la découverte que nous venons de faire nous fournit l’explication. Il existe deux réimpressions hollandaises des Maximes, parues en 1676 et 1679 ^^^ ’^ format petit in-ia, et attribuées erronément aux Elsevier par tous les bibliographes’. La première fois qu’elles nous passèrent sons les yeux, ce fut avec une vive surprise que nous constatâmes qu’elles sortaient des presses des Steucker. Nous savions par expé- rience que les publications de ces imprimeurs rentrent presque toutes dans la classe des livres historiques. Il ne fallut rien moins que le témoignage irrécusable de la sphère, des fleurons et du matériel typographique, pour nous décider k accoler le nom des Steueker au titre d’un écrit qui s’écarte si complètement de leur genre habituel. Aujourd’hui tout s’explique. Si les Steucker n’ont point laissé k tel de leurs collègues dont c’était la spécialité, par elemple Wolfgang ou Daniel Elzevier, le soin de réimprimer cet ouvrage, c’est qu’ils avaient ou croyaient avoir une sorte de droit de priorité. On conçoit également qu’ils aient tardé onze ans à reproduire les Maximes malgré la vogue qu’elles avaient eue en France : sans doute ils attendaient que leur propre édition fût entièrement écou- lée. Notons enfin un détail bizarre, mais qui s’explique par ce qui précède. Lorsque, en 1676, les Steucker se décidèrent à réimprimer le volume, quatre édi- tions s’étaient succédé en France, et le texte avait subi de notables modifications. Ail lieu de s’attacher à reproduire la quatrième et dernière édition, comme l’eût fait à leur place tout autre libraire, les Steucker préférèrent s’en tenir au texte primitif, c’est-à-dire k leur propre texte revisé une première fois par l’autenr, I . Le Nouveau Testament, c’est-à-dire la nouvelle alliance de nostre Seigneur Jésus- Christ (le Non Solus), A la Uaye^ chez Jean et Daniel Steucker^ 1664, a parties en I vol. in-ia. , a. Réflexions ou sentences et maximes morales (la Sphère). Smivstnt la copia imprimée à Paris, cIo lac lxxti* petit in- la, de ao ff. limin. y compris le frontispice gravé et le titre imprimé, 104 pp. de texte et 4 ^^- de table. Les bibliographes ne citent que l’édition de 1679, V^ **’ ^"^^ réimpression textuelle de celle de 1676.