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TROIS ANCIENS TEXTES DES MAXIMES. 33 Ms. i663. — Gmforme au manuscrit autographe, sauf ces Tariantes : « point difficiles »; a lorsqu’elles aident à », et c quelques belles actions. » CCXXXVI Ms. AUX. — Qui considérera superficiellement tous les effets de la bonté qui nous fait sortir de nous-méme, et qui nous immole continuel^ lement a Fayantage de tout le monde, sera tente de croire que, lorsqu’elle agit, Tamour^propre s’oublie et s’abandonne lui-même, et même qu’il se laisse dépouiller et appauTrir sans s’en aperceroir, en sorte qu’il semble que la bonté soit la niaiserie et l’innocence de l’amour-propre. Cependant la bonté est en effet le plus prompt de tous les moyens dont l’amour- propre se sert pour arriver à ses fins; c’est un chemin dérobé par où il reTÎent à lui-même plus riche et plus abondant ; c’est un désintéressement qu’il met à une furieuse usure ; c’est enfin un ressort délicat avec lequel il remue, il dispose et tourne tous les hommes en sa fareur. Ms. 166 3. — Conforme au manuscrit autographe, sauf ces Tariantes : c en sorte qu’il semble que l’amour-propre soit la dupe de la bonté. Ce- pendant la bonté est en* effet le plus propre de tous les moyens dont », et « arec lequel il réunit, il dispose i’. ËDiT. 1664. -^ Conforme au manuscrit autographe, sauf ces variantes, dont trois reproduisent le texte de i663 : s tous les efforts de la bonté

ni » ; «en sorte qu’il semble que l’amour-propre soit la dupe de la bonté, 

lependant 9 ; « le plus propre de tous les moyens dont », et « ayec lequel il réunit, et dispose et tourne tous les hommes en sa faTeur. » CCXXXVII Ms. Airr. — Nul ne mérite d’être loué de bonté, s’il n*a la force et la hardiesse de pouToir être méchant : toute autre bonté n’est en effet qu’une priration de vice, ou plutôt la timidité des vices, et leur endormissement. Ms. i663. — Conforme au manuscrit autographe, sauf ces variantes : a Nul ne mérite être loué », et « une privation de vices, et leur endor- missement. » Edit. 1664. — Conforme au manuscrit autographe, sauf cette variante de i663 : a une privation de vices, et leur endormissement. » CCXXXIX Ms. AUT. — Rien ne nous plaît tant que la confiance des grands et des personnes considérables par leurs emplois, par leur esprit ou par leur mé- rite ; elle nous fait sentir un plaisir exquis et élève merveilleusement notre orgueil, parce que nous la regardons comme un effet de notre fidélité ; cependant nous serons remplis de confusion, si nous considérons l’imper- fection et la bassesse de sa naissance, car elle vient de la vanité, de l’envie de parler et de l’impuissance de retenir les secrets, de sorte qu’on peut dire que la confiance est comme un relâchement de l’âme causé par le nombre et par le poids des choses dont elle est pleine. Ms. i663. — • Conforme au manuscrit autographe, sauf cette variante : « nous serions remplis de confusion, si nous considérions ». I. Un pour «A, par mégarde. a. Voyez ci-apres, p. 37, la maxime cclzxv. La RocubfoucaùLD, app. du tomb i.