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AVANT-PROPOS. vu pas le temps de la composition de chacun d’eux, mais nous font re- monter, ainsi que le volume autographe de Liancourt, au delà de l’im- pression avouée et voulue par la Rochefoucauld. Ils appartiennent donc tous trois à Tépoque que nous pouvons nommer de première élaboration, et, par les différences qui les distinguent, nous mon- trent combien l’auteur a travaillé sa pensée et son style, quelle peine il avait à se contenter. C’est, au reste, ce que confirment, compa- rées entre elles, les cinq éditions mises au jour par Tauteur, de i665 à 1678. Nous avons une autre preuve de sa sévère attention, de son besoin de perfection, dans les remaniements et les tirages divers d’une même édition, les changements faits pendant l’impression, les exem- plaires de premier et de second état de 166 5 (un de premier état de 1675), les corrections au moyen de cartons, en un mot dans l’espèce de variantes qui fait l’objet de notre IV* section (ci-après, p. 61 -65). Nous croyons qu’on nous saura gré de la III*, qui est la reproduc- tion de l’étude de M. Willems sur une de nos sources de variantes, l’édition hollandaise de 1664» qu’il a le premier, nous l’avons dit, fait connaître ^ Il nous a gracieusement autorisé à réimprimer cette étude. £lle garde un véritable intérêt et demeure un modèle en son genre, bien que la substitution du manuscrit de liancourt à celui de M. Gilbert y puisse paraître désirable, et que, tout au moins, le compte à tenir maintenant de cet autographe nouvellement colla- tionné rende opportunes quelques modifications et additions que l’auteur a bien voulu nous permettre de faire en note*. reste, ainsi que celle de 1664, a beaucoup de ressemblance avec celle du manuscrit de Liancourt. I. Voyez ci-après la iro/ic« bibliographique^ p. 117, note !• s. A 1 occasion de cette étude de M. Willems, il convient d’en men* tionner une autre que M. F. -A. Aulard, professeur à la Faculté de Poitiers, a insérée dans le i*’ numéro (janvier i883) du Bulletin mensuel de cette faculté, sous ce titre : La Première édition des Maximes de la Rochefou- cauld, étude bibliographique et littéraire. Ce n’est pas le lieu d’examiner les conjectures de M. Aulard sur le Discours préliminaire de l’édition de i665 ; l’étude est intéressante à lire, et l’on ne peut que savoir très-bon gré à l’auteur d’avoir appelé l’attention des étudiants sur l’utilité de la bibliographie, sur <r les renseignements précis » qu’elle peut apporter à la critique (p. a6). Seulement je lui demanderai si lui-même croit avoir été précis, et juste, ajouterai-je, lorsqu’il reproche, comme me « er- reur grave, » à M. Gilbert d’avoir ignoré, en 1868, l’édition elzevirienne de 1664, sans ajouter combien cette ignorance était alors pardonnable. C’est en 1879 ?^® ^* Willems, dans le petit Mémoire que nous réim- primons, a le premier révélé Pexistence du livret hollandais, que, l’année suivante, il a enregistré, sous le n<> 889 (p. an), dans son magnifique ou- vrage des EUevier (BruTEcUes, 1880). Jusqu’ici on ne connaît ou du moins n’a fait connaître que deux exemplaires de cette édition <*. M. Rochebilière a fait mystère du sien à nous, à tous peut-être, et par aucun autre posses- seur, s’il en est, on n’avait absolument rien appris, au moment où pa- ^ Cela était vrai quand j*écriTais cet Avant-propos, Le catalogue mensuel de la li- brairie Dorel, de mars i8S3, en a annoncé un troiiièmc, qui, je le sais, est dqà vendu*