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Addition supplémentaire au tome I, L’impression achevée, nous nous hâtons de combler encore, avant la publication, une lacune du commentaire. On lit, au tome I, p. 363-365, dans le Discours qui a paru en tête de la i’* édition donnée par la Roche- foucauld du recueil des Meixîmes (i665) et que nous avons reproduit en appendice, deux fragments, l’un de six (dans notre texte), Tautre de huit vers, tirés, dit une note imprimée en marge dans ladite édition, des En- tretiens solitaires de Brebeuf. M. Gilbert avertit en note, au sujet de ces vers, qu’il les a inutilement cherchés dans Brebeuf. M. Aulard, que nous avons déjà eu occasion de citer (ci-dessus, p. vu, note a), a mieux cherché et a trouvé. Dans un premier article inséré au Bulletin mensuel de la Faculté des lettres de Poitiers^ de janvier i883, il avait, en appuyant sa supposition de raisons tout au moins très-spécieuses, con- jecturé que le Discours préliminaire avait été corrigé par la Rochefoucauld, et qu’on pouvait lui faire honneur de certains ce passages excellents. » De plus il était bien tenté de croire, se fondant sur la note de M. Gilbert, que Fauteur des Maximes avait lui-même fait les vers, qu’il donnait faus- sement pour l’œuvre du traducteur de la Pharsale. Ce qui aurait pu, en ce cas, étonner, c’est qu’il fût allé jusqu’à indiquer l’écrit d’où il préten- dait les tirer. Mais il n’y a nulle supercherie : M. Aulard, comme nous venons de le dire, a trouvé les vers dans l’ouvrage cité, et, dans un nouvel article du Bulletin, de novembre i883, intitulé Brebeuf et la Rochefoucauld^ et fort intéressant à lire tout entier, il attribue, avec vraisemblance, à celui-ci, non plus les vers mêmes, mais, pour le second fragment surtout, d’importantes modifications « qui attestaient, sinon un grand talent, du moins une oreille juste et une main habile, » et donnaient « à Brebeuf plus d’harmonie et aussi plus de vigueur dans la pensée et de fermeté dans la forme. » Voici les vers de Brebeuf, tels qu’ils se lisent au chapitre xxviii* et der- nier^ de l’édition originale àes Entretiens solitaires* . On verra, en les com- I. Et non chapitre xvin, comme on a imprimé par mégarde dans l’article de M. Aulard. Il y faut aussi corriger, au second des vers du premier fragment, « la nature, » en c de nature », La Rochefoucauld n*a pas substitué l’article à la pré- position. a. L’édition originale a pour titre : Entretiens solitaires ou Prières et Méditations pieuses^ en vers françois^ par M. de Brebeuf. Imprimez à Rouen et se vendent à Paris, chei Antoine de Sommayille.... M.DC.LX. In-ia de xi.-a28 pages. Le cha- pitre d’où sont tirés les vers est intitulé : « Des sujets que nous avons de nous mé- priser. » — L’ouvrage a été réimprimé en 1666, 1669, 1670, 1671. Dans l’édition de 1660, les Entretiens ne sont divisés qu’en chapitres; dans les suivantes, au moins à partir de 1669 (nous n’avons pu voir celle de 1666), ils se partagent en livres, et l’ordre des poésies est changé : nos vers y sont au chapitre vi du livre I, p. 45.