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IV APPENDICE DU TOME I. de 88 des aSg de celui-ci. Des maximes qu’ils donnent tous deux, 91 sont de texte identique et 87 diffèrent. Nous n’avons point a entrer ici dans tout le détail des dissemblances. Il y en a çà et lu qu’on peut dire énormes. Ainsi, pour notre Maxime ccli (B. a3i), le texte de M. Gilbert est : « Il y a des personnes.... qui sont dégoû- tantes malgré toutes les bonnes qualités; » celui de M. Barthélémy : ce disgraciées de leurs bonnes qualités; » pour notre Maxime xxii (B. 48), M. Gilbert : « La philosophie ne fait des merveilles que contre les maux passés ou contre ceux qui ne sont pas prêts d’arri- ver, mais elle n’a pas grande vertu contre les maux présents ; » et M. de Barthélémy : « La philosophie triomphe aisément des maux passés et de ceux qui ne sont pas près d’arriver, mais les maux pré- sents triomphent d’elle; » pour notre Maxime ggxli (B. 227), M. Gilbert : « La coquetterie est le fond et l’humeur de toutes les femmes, mais toutes ne la mettent pas en pratique, parce que la coquetterie de quelques-unes est retenue par la crainte ou par la raison; » et M. de Barthélémy : œ La coquetterie est le fond de l’hu- meur de toutes les femmes, mais toutes en ont Texercice, parce que la coquetterie de quelques-unes est arrêtée et renfermée par leur tempérament et par leur raison ». Pour ces trois maximes, le texte de M. de Barthélémy est conforme à celui des n°’ 98, 174 6t 124 de Liancourt, à deux variantes près dans la dernière (cgxli) : « en ont l’exercice » pour « n’en ont pas l’exercice, » leçon impossible; et a renfermée » au lieu d’ « en- fermée ». Pour la première et la seconde (ccli et xxu), le texte de M. Gilbert n’est nulle part que chez lui; pour la troisième (ggxli), sa source est conforme, sauf « le fond et l’humeur » pour « le fond de l’humeur, » à l’édition définitive de 1678. Nous croyons en avoir dit plutôt trop que pas assez pour mettre hors de doute que les trois textes, celui de l’édition de M. de Bar- thélémy, un second à constituer d’après les variantes relevées en note par M. Gilbert dans notre tome I, et enfin celui du manuscrit de Liancourt, sortent de trois sources bien distinctes. La comparai- son avec les nombreux autographes qui ont été conservés de la Ro- chefoucauld nous permet d’afiBrmer que le manuscrit de Liancourt est bien de sa main. MM. de Barthélémy et Gilbert affirment, de leur côté, que les leurs sont également de son écriture. J’ai coutume, malgré ma confiance en mes collaborateurs, de tenir à me bien rendre compte par moi-même et de mes yeux, pour peu qu’il soit possible, de la constitution des textes, à examiner de près les originaux collationnés. Mais, dans le temps de l’impression des Maximes^ après la collation faite par M. Gilbert, il m’eût paru in- discret de demander au possesseur d’alors du précieux manuscrit, M. le duc de la Rochefoucauld, aïeul du chef actuel de la famille et père de M. le duc de la Roche-Guyon, une communication nouvelle, qui, à ses yeux, eût été une grande et inutile faveur impliquant, sans motif, un défiant besoin de contrôle. Je devais, et le fis, m’en rapporter à M. Gilbert de la comparaison de l’autographe avec notre texte défi- nitif, de 1678, et accessoirement avec l’édition de M. de Barthélémy.