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LETTRE A M^^^ DE SGUDÉRY. 99 trace dSine publication de la célèbre Sapho interrompue par ordre. Avait- elle entrepris, de 166 1 à 1666, quelque défense ou quelque supplique en farenr de son ami Pellisson, alors à la Bastille, on même de Fouoquet ? En a^aît-elle enroyë le début à la Rocbefoucauldy en lui disant qu*elle ne continuerait pas, qu*elle ne pourrait ou n^oserait ? C*est une supposition sur laquelle nous nous garderons d’insister, ne sachant et n’ayant dëcou- yert absolument rien sur quoi elle puisse se fonder et qui vraiment la con- firme. £n remontant plus haut et voyant une partie diÂrtamène ou le Grtutd Cyrut se publier en pleine Fronde (l*ouTrage entier parut de 1649 à i653), on pourrait être tenté de se demander si, après ayoir fait airéter Gondé, qui demeura emprisonné du 6 janvier i65o à février i65i, Mazarin n^avait pasy un moment, défendu de continuer Timpression du roman écrit à la gloire du prince. Mab Tenvoi d’un volume de cet ouvrage à la Rochefou- cauld est fort improbable à cette époque. A lui supposer dès lors avec Fauteur des relations par lesquelles cet envoi s’expliquerait, il était, dans le temps même où l’interdiction e publier eût été le plus vraisemblable, soit dans son gouvernement du Poitou, soit à Bordeaux, fort étranger aux choses littéraires, tout entier aux intrigues politiques, à la guerre civile. LETTRE DE LÀ ROCHEFOUCAULD à Mlle de Scudéry. Je suis encore trop ébloui de tout ce que je viens de rece«  voir de votre part pour entreprendre de vous en rendre les très-humbles remerciements que je vous dois. On n*a jamais fait un si beau présent de si bonne grâce, et la lettre que vous m^avez fait Thonneur de m* écrire passe encore tout ce que vous m’avez envoyé. Je suis très-affligé, par l’intérêt public et par le mien particulier, de ne pouvoir plus espérer de voir la suite de ce qui étoit si bien commencé : je ne sais néanmoins si on voudra soutenir jusqu’au bout ce qu’on vient de faire là-dessus; si la liberté est rétablie, j’oserai vous demander la continuation de vos bienfaits. Je crois, Mademoiselle, que M. de G)rbinelli vous a témoigné combien j’ai pris de part à ceux que vous avez reçus du Roi : le remerciement que vous lui avez fait est bien digne de lui et de vous ; il me semble qu’il sied toujours bien d’écrire ainsi quand on le peut faire et qu’il ne sied pas toujours bien d’écrire de belles lettres : c’est un grand art que de le savoir si bien déguiser. Au reste, Mademoiselle, vous avez tellement embelli quelques-unes de mes dernières maximes qu’elles vous appartiennent bien plus qu’à moi. Je souhaiterois passionnément que vous voulussiez bien faire la même grâce aux autres. Faites*moi, s’il vous