ton dessein, nous serons regardés, toi, comme un
jeune homme insensé, et moi, comme une fille
déshonorée. »
En effet, elle ne se refusait pas tout à fait aux vœux de son frère, puisque le texte sacré nous assure qu’elle dit à Amnon :
« — Maintenant, parles-en au roi, je te prie ; il n’empêchera point que tu m’aies pour femme. » (v. 13.)
Réfléchissez, en passant, que, quoique frère et sœur, ils auraient pu se marier, et que c’était au roi, et non pas au pontife, à en donner la permission.
Est-ce qu’il en parla au roi ?
Il n’en eut pas le temps, il était trop pressé, il avait trop faim, et il avait la pâte entre ses mains pour la pétrir. Elle ne le voulait pas, mais son frère fut plus fort qu’elle, elle eut le dessous, et Amnon coucha sur le champ de bataille, (v. 14.)
Voilà une amitié fraternelle, bien étroite, bien cimentée !
Que les jugements humains sont trompeurs ! Qui le croirait ? Amnon ne trouva pas, peut-être, le mets de son goût ; il s’aperçut, peut-être, que d’autres en avaient tâté ; peut-être ne découvrit-il