leurs idoles, c’est-à-dire leurs saints, dansent
autour de leurs statues avec des filles ; cela est
un acte de religion pour eux, et ces danses sont
si légères, si voluptueuses, si pleines de grâces
et d’expression, qu’enfin, à force de sauter,
ils tombent les uns sur les autres, et font publiquement
la danse de la laitière.
Dans le Mogol, à l’occasion que les bramines — les prêtres — doivent porter leur dieu en procession, il leur faut choisir une jeune et belle fille indienne pour être l’épouse du dieu. Vous voyez bien qu’il leur est nécessaire d’en sonder plusieurs avant que d’en trouver une qui mérite de plaire à la divinité. Heureuse la choisie ! Elle est menée en triomphe et en procession à côté du dieu, et elle passe la nuit dans le temple entre les bras de ce dieu, qui change de figure autant de fois qu’il y a de prêtres.
Mais est-ce que cette fille croit vraiment jouir de son dieu ?
Les prêtres ont toujours eu, et auront toujours, si on les laisse faire, le pouvoir magique de faire croire ce qu’ils veulent aux peuples crédules, puisqu’ils sont parvenus à nous faire croire que nous avons le bonheur de manger notre Dieu. N’est-il pas vrai que nos moines et nos prêtres ont dernièrement fait croire au peuple brabançon, que les Saints et la Vierge