plus de chandelles devant les vieux saints. De
même qu’une vieille marchande de modes qui,
n’ayant plus chez elle que de vieux chiffons,
et se voyant par malheur dans l’impossibilité
de rajeunir son étoffe, se met à prêcher contre
le luxe, et ferme sa boutique, en disant qu’elle
déteste un si vilain métier.
Je vois bien, ma bonne, que vous voulez avoir toujours raison.
Parlons maintenant des exemples que nous donnent les différents peuples qui fourmillent sur cette petite boule qui roule sous nos pieds, et vous verrez que leurs usages établis, consacrés même par leur religion, confirment de plus en plus ma proposition, c’est-à-dire que nous sommes en pleine possession de notre corps, et que nous pouvons, sans scrupule, en faire toujours ce que bon nous semble.
Voyons d’abord ce que pensent bien des peuples sur cette œuvre d’humanité qu’on appelle chez nous le péché de fornication.
Tout le monde sait que l’empereur de la Chine, le roi de Pégu, le Grand Turc, et tant d’autres monarques, ont des couvents, c’est-à-dire des sérails, où ils gardent plusieurs milliers de filles pour leurs menus plaisirs, et leur religion se garde bien de les condamner pour cela.