qu’un à vos côtés, si vous êtes en ouvrage, elle
vous donnera le temps de vous relever, de
reprendre votre assiette, de cacher votre amant
dans un cabinet, en lui faisant accroire que c’est
un de vos oncles, de vos cousins, de vos neveux
qui vient vous voir.
Elle peut même vous donner tout le temps de faire sortir votre Adonis par une autre porte, sous prétexte que vous êtes encore à votre toilette, ou occupée de quelque affaire sérieuse, et, en attendant, retenir le nouveau venu dans sa chambre, l’amuser, s’amuser…
Et puis moi, avoir les restes de ma servante ? Cela me paraît trop dur.
Cela n’est pas si dur à digérer que vous le croyez. De cette manière la servante trouve son service fort agréable, et son propre intérêt l’oblige au secret. Et si le nouveau venu vous découvre, par hasard, infidèle, vous pourrez lui dire d’un ton ferme :
— Quoi ! monsieur, vous êtes traité chez moi à double portée, et vous voudriez me réduire à un seul plat ?
Ce discours lui fera voir que vous vous êtes aperçu de ses badinages avec la servante, sans vouloir lui en faire aucun reproche ; il sera contraint de se taire et de vous aimer.