Vous me charmez, ma bonne, parce que je vois bien que vous ne me prêchez pas une morale corrompue. Mais que devrais-je faire en pareil cas ?
Presser le laboureur d’acheter le jardin et le fruit avec. En supposant qu’il y ait eu plus d’un laboureur, vous devrez toujours presser celui dont vous pourrez attendre un plus haut prix ; c’est la ruse ordinaire de nos filles.
Mais s’il ne voulait point conclure le marché ?
Ce serait bonne marque ; vous ne seriez point heureuse avec lui ; vous lui donnerez son fruit, vous garderez votre jardin. On en parlera deux ou trois jours ; c’est une faiblesse commune au sexe ; le silence, l’oubli succèdent, et vous êtes maîtresse de vous-même.
Mais si l’état de mon laboureur était tel qu’il ne pût se procurer la possession légitime de mon jardin ? Par exemple, si c’était un laboureur ecclésiastique ?
Bon Dieu ! vous avez un fonds inépuisable d’objections. Dans ce cas-là, pour ne pas le perdre de réputation, on feint une maladie ; le changement d’air peut rendre la santé ; on fait