curiosité ; elle regarda par le trou de la serrure,
la nouvelle expérience que faisait son mari dans
son cabinet d’étude ; elle lorgna le jeune berger,
elle aperçut la flèche de l’amour ; elle brûlait
déjà d’en être blessée.
Le surlendemain ce jeune homme attaqué de nouveau de sa maladie, courut chez le médecin ; mais il était sorti pour faire ses visites. La bonne docteuse le reçut avec toutes ses grâces ; le pauvre garçon en rougit ; la rougeur donna plus d’éclat à sa beauté et enflamma davantage les parties malades.
« — Où est monsieur le médecin ?
« — Il n’y est pas.
« — Dieu ! quel malheur pour moi.
« — Dites plutôt quel bonheur !
« — Ah ! madame, je me sens mal.
« — J’ai une bonne médecine pour vous guérir.
« — Vous a-t-il laissé ordre de me donner de cette eau qui m’a si bien guéri hier et avant-hier ?
« — Non, mais je connais un remède bien plus efficace. Mon mari ne se connaît pas bien à votre état, laissez-moi faire. Il faut commencer par s’embrasser et se baiser.
« — Vous me faites trop d’honneur, madame.
« — Allons, courage, mon ami, je veux voir où vous avez mal.
« — Ayez pitié de moi, ma chère dame !… Voyez comme il est envenimé !… Mais vos