deux de croître et de multiplier. Nos ecclésiastiques
nous disent : « Ne croissez pas, ne multipliez
point. » À qui faut-il obéir ? Il vaut infiniment
mieux obéir à Dieu qu’aux hommes.
Ne savez-vous pas que dans les premiers siècles de l’Église, le célibat était en horreur, et que les évêques eux-mêmes avaient au moins une femme ? Ne savez-vous pas que le système du célibat est le chef-d’œuvre de la politique romaine ? Tant de prêtres et de moines, dévoués aveuglément au Saint-Siège, n’ayant ni femme ni enfants à eux, qui les attachent solidement à leur patrie, sont toujours prêts à écouter les oracles du Vatican, à se révolter contre leurs souverains légitimes, et à soutenir, les armes à la main, les prétendus droits du pontife ! Voyez-en, mademoiselle, un exemple tout récent dans la révolution des Pays-Bas.
Ces messieurs prêchent que le célibat est un état de perfection, mais c’est dans le dessein d’en imposer au peuple, de faire toujours de nouvelles recrues pour le pape, de peupler et d’enrichir les monastères. Ils disent, mais ils ne croyent pas ; ils ne font pas ce qu’ils disent. Ce sont comme les cloches qui appellent le monde à l’église, mais qui ne quittent jamais le clocher. Ce sont comme des généraux qui commandent l’exercice aux pauvres soldats, mais eux ne le font jamais. Ce sont comme ces parasites qui n’ont point de cendre chaude sur leurs foyers, parce qu’ils