leur guérison, elles rentrèrent, sans bruit et sans
scandale, dans leur monastère.
Ce pontife était bien bon, bien raisonnable. Mais, j’ai une objection à vous faire. Moi, par exemple, je ne me sens point du tout portée à ces badinages. J’ai parcouru plusieurs fois ce livre que vous me donnâtes à notre première entrevue ; cette lecture m’a fait plaisir, il est vrai, mais la nature est encore muette pour moi, mes sens demeurent presque toujours tranquilles. La raison veut donc, ce me semble, que je m’en abstienne, puisque nulle inclination bien forte ne m’y entraîne.
Je ne prends, mademoiselle, ce que vous me dites là que pour une pure supposition. Mon livre, mes leçons n’ont donc fait jusqu’ici que quelque impression sur votre esprit, et point du tout sur vos sens ? Depuis que je vous parle de ces badinages, vous avez fait quelques rêves ; ces songes agréables vous ont charmée. Si vous avez rêvé que vous jouissiez des caresses et des embrassements de votre amant, ou d’un homme quelconque, si cela vous a causé, pendant le sommeil, quelque volupté, c’est une disposition naturelle à vous y livrer.
Me croyez-vous si sotte que je me plaise à