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L’ŒUVRE DE MASCART

son activité, de 1874 à 1884, puis de plus en plus dominée par le souci des applications à mesure que grandissait l’industrie électrique. Il était nécessaire qu’un savant comme Mascart vînt guider au dehors les premiers pas de la fée si puissante, née dans le laboratoire et présente aujourd’hui partout.

Ce fut d’abord pour s’occuper de météorologie que l’électricité fit sortir Mascart, de son laboratoire. Comme elle l’avait fait pour Lord Kelvin et comme le rappelaient les Reprints of Papers, l’étude de l’électrostatique conduisit Mascart à s’intéresser aux phénomènes électriques de l’atmosphère et à imaginer pour leur mesure des appareils et des méthodes. Dans ce but, il construisit l’excellent isolateur qui porte son nom et modifia très heureusement l’électromètre à quadrants combiné par Kelvin. Il dépensa beaucoup de travail pour parvenir à enregistrer au moyen de cet appareil les variations continuelles du champ électrique de l’atmosphère. En collaboration avec M. Joubert, il poursuivit dans ce sens une série de mesures sur la grève d’Erquy, dans les Côtes-du-Nord.

Ces nouvelles recherches lui firent demander et obtenir en 1878 la direction du Bureau central météorologique, créé par Le Verrier et, qu’à la mort de celui-ci, on venait de détacher de la direction de l’Observatoire de Paris. Il y avait là une œuvre considérable à accomplir, un nouveau service à créer, de nouvelles installations à organiser pour l’étude de l’électricité atmosphérique et du magnétisme terrestre. Mascart y réussit très bien, utilisant son propre électromètre, mettant au point lui-même les appareils enregistreurs des éléments magnétiques, fondant en particulier le bel observatoire du Parc Saint-Maur d’où sont sortis, sous l’habile direction de M. Moureaux, de si importants résultats. La connaissance approfondie qu’avait Mascart de ces questions lui en fit confier l’enseignement à l’École du Génie maritime et le conduisit à publier son Traité du Magnétisme terrestre en 1900, autre ouvrage fondamental.

Il devait conserver près de trente ans, jusqu’en 1906, la direction des recherches météorologiques en France, et acquérir, dans ce sens comme dans d’autres, une autorité mondiale. Il fit partie bientôt du Comité météorologique international dont il devint, en 1896, le Président.