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LA REVUE DU MOIS

avec la collaboration de son ami M. Joubert, et dont il publia seul une deuxième édition en 1896-97. Ce Traité, comme celui d’Optique, est l’ouvrage le plus important et le plus étendu que nous possédions sur le sujet.

Il ne cessa d’ailleurs de suivre, avec une attention toujours en éveil, et d’exposer à mesure au Collège, les progrès rapides et constants de l’électricité. Les belles expériences de Hertz, confirmant la théorie électromagnétique de la lumière conçue par Maxwell, l’émurent particulièrement par leur importance au point de vue de l’Optique, si bien connue de lui. Il fut le premier en France à les reproduire et à les étudier, soit au Collège, soit dans le laboratoire provisoire de la rue Saint-Charles à Grenelle, et, en 1902, le dernier Cours qu’il fit au Collège portait sur les « Relations entre l’Optique et l’Électricité ».

Cependant le mouvement considérable qui depuis plus de dix ans emporte la physique avec une rapidité inouïe devenait de plus en plus difficile à suivre, même pour Mascart, absorbé d’autre part par des fonctions multiples. Il se rendait admirablement compte de l’importance extrême des découvertes récentes, de la nécessité de les exposer en France, et voulut bien en 1902 m’offrir de le suppléer au Collège, me donnant ainsi la possibilité précieuse de recommencer, à trente ans de distance, sur les questions nouvelles, l’effort d’enseignement qu’il avait lui-même si heureusement fourni. Il aimait à rappeler que ses propres travaux avaient devancé les nôtres sur le terrain nouveau et voyait avec joie comment les idées nouvelles rendaient compte de ses expériences anciennes.

Il avait en effet, dans diverses directions, vu et fait beaucoup de choses en électricité. Très intrigué, très impressionné, par les phénomènes de décharges électriques sur lesquels précisément les années récentes ont jeté plus de clarté, il avait beaucoup manié les machines électrostatiques, étudié leur fonctionnement, comparé leurs débits. Il avait imaginé des dispositifs pour la production et l’observation des étincelles, pour la mesure des potentiels élevés qu’elles exigent.

Mais surtout, et par deux voies différentes, l’électricité, en raison de l’importance de plus en plus grande qu’elle prenait dans la vie quotidienne, devait le conduire à l’action, à une action très scientifique d’abord dans la deuxième période de