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L’ŒUVRE DE MASCART

pour les phénomènes optiques, ce qu’on nomme aujourd’hui le principe de relativité, dont les expériences ultérieures ont, dans tous les domaines, établi la parfaite exactitude et dont l’importance apparaît de plus en plus grande, au moins égale à celle du principe de la conservation de l’énergie. L’introduction, toute récente, du principe de relativité en physique et en mécanique entraîne dès maintenant des conséquences de première importance et il est essentiel de rappeler que Mascart, après un effort expérimental considérable, put, le premier, en affirmer l’exactitude.

Mascart montra quelle modification il fallait faire subir à l’énoncé de Fresnel pour le mettre d’accord avec le fait nouveau qu’il venait d’établir. Cet énoncé de Fresnel ne tenait pas clairement compte de la dispersion, de la variation de la vitesse de propagation avec la période des ondes lumineuses. Il ressort de l’analyse très pénétrante de Mascart qu’on peut représenter tous les faits en prenant pour la valeur qui correspond à la période de la vibration par rapport au milieu en mouvement, à la période de la lumière pour un observateur qui se mouvrait avec ce milieu. Il signale d’ailleurs quelles difficultés subsistent dans la conception d’un entraînement de l’éther par la matière en mouvement, entraînement variable avec la lumière dont on s’occupe puisque l’indice dépend de cette lumière, variable aussi dans un cristal biréfringent selon qu’il s’agit de l’onde ordinaire ou de l’onde extraordinaire. La théorie électromagnétique, là comme ailleurs, devait donner la clef de toutes ces difficultés.

Mascart obtint pour ce remarquable ensemble de travaux le grand prix des sciences mathématiques en 1874, puis le prix Lacaze en 1875.

L’énoncé du principe de relativité vint terminer et couronner en quelque sorte la première partie de la vie scientifique de Mascart, commencée en 1861, au sortir de l’École Normale, remplie par des recherches purement spéculatives, sans souci d’applications pratiques, et consacrée à peu près exclusivement à l’Optique.

C’est vers l’Optique également qu’il dirigea son enseignement du Collège dans les premières années, de 1868 à 1873, mais ce même enseignement devait le conduire bientôt à s’occuper