sément un ensemble de lignes, de contrastes, d’effets de lumière, qui se trouvent frapper les esprits naturellement artistes ; leurs impressions seraient autrement profondes si aux beautés de la forme venaient s’ajouter, même d’une manière imprécise dans le détail, la sensation d’un perpétuel changement déterminé par des causes qu’ils auraient appris à observer.
Au reste je pense que tout le monde est du même avis sur ce point, et je ne veux pas paraître plus longtemps enfoncer des portes ouvertes ; c’est pour cela qu’on a parlé de faire quelques excursions comme complément du cours, du moins dans les cas où cela serait possible ; mais on a bien l’air, en émettant cette restriction, de penser que cela ne serait jamais possible. Pourquoi ne pas sortir franchement de cette timidité et ne pas appliquer dans toute son ampleur la seule méthode qui convienne ; c’est qu’il se présente certaines objections d’ordre pratique auxquelles je voudrais rapidement répondre, tout en précisant dans ses grands traits l’organisation qu’on pourrait établir.
Et tout d’abord que deviendraient les programmes, alors que le hasard jouera forcément une grande part ? évidemment on ne pourrait plus déterminer à l’avance un cadre exact de l’enseignement ainsi compris et fixer d’une manière précise pour chacune des classes les matières qui y seront étudiées ; mais je ne vois aucun inconvénient dans la suppression radicale de programme pour toutes les classes, sauf la dernière (Philosophie ou Mathématiques). Dans l’organisation telle que je la conçois, les excursions deviendraient la chose essentielle et si on laissait subsister un certain nombre de classes ordinaires elles ne constitueraient plus que l’accessoire ; elles serviraient, ce qui aurait son utilité, à résumer les notions acquises, à les classer, à s’assurer que les élèves ont profité des exercices auxquels ils se sont livrés, à corriger des devoirs qui pourraient consister en des résumés d’excursions ou en un travail de comparaison portant sur un groupe déterminé d’objets, à apprendre enfin quelques faits que la méthode d’observation directe ne permettrait pas d’atteindre.
J’ai fait une restriction tout à l’heure en ce qui concerne la classe de philosophie ou de mathématiques ; on pourrait en effet