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relles ; ce n’est qu’en mettant l’élève en présence de la nature elle-même qu’on peut développer en lui le sens de l’observation, qui lui sera plus tard si utile dans la vie, dans quelque branche de l’activité humaine qu’il dirige ses efforts.

Et je ne les conçois pas, ces excursions, comme une simple classe faite en plein air, au lieu d’avoir lieu dans une salle d’études ; ce serait déjà du reste un avantage appréciable ; j’admettrais très volontiers qu’au début tout au moins on ne restreigne en aucune façon les catégories d’objets sur lesquels l’observation aurait à s’effectuer ; que l’élève regarde le mieux qu’il peut et le plus de choses possible, au hasard des rencontres, le maître n’étant là que pour répondre aux questions et pour donner les renseignements qu’il jugerait à propos de fournir sur les découvertes. De la sorte, en même temps que leurs yeux s’exerceraient, peu à peu les élèves apprendraient de la bouche du maître mille faits qui resteraient ainsi, malgré le désordre apparent de la méthode, autrement gravés dans l’esprit que lorsqu’ils trouvent place dans un cours ; celui-ci reste toujours trop abstrait, malgré tous les efforts qu’on peut faire pour remédiera ce défaut capital.

Si les questions ne sont pas assez nombreuses de la part des élèves, car elles supposent un esprit éveillé et curieux de s’instruire, on pourra provoquer une observation plus approfondie de tel ou tel objet en interrogeant les jeunes chercheurs. Je ne crois pas qu’il existe beaucoup d’élèves qui ne s’intéresseraient pas très rapidement à ce genre d’études ; il y en aurait certainement, mais ceux-là ne prendraient pas goût davantage à un travail de pure mémoire. Comment des enfants, à l’âge où s’éveillent toutes les curiosités, resteraient-ils insensibles à l’observation de tous les aspects si variés sous lesquels se présente la vie. Y a-t-il un espace du sol, si restreint qu’on voudra l’imaginer, où on ne puisse apprendre à des yeux naturellement fureteurs à bien fouiller ? Il n’est pas une mare, un ruisseau, un champ, un bosquet, une carrière qui ne puisse fournir matière à des observations en nombre infini.

On pourrait ainsi initier très aisément les élèves à l’étude des phénomènes géologiques actuels, et montrer leur rôle dans