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tions curieuses. Gassendi mourut donc sans voir de nouveau l’astre rond et sans satellites, en 1656 ; mais ses nombreuses observations, dont on doit reconnaître la délicatesse, éclairent utilement l’histoire de Saturne.

Fig. 6.
Saturne d’après Riccioli (1650).
Fig. 7.
Saturne d’après Gassendi, le 21 novembre 1651.

Hévélius[1] se livre avec la plus grande attention aux observations de Saturne, il rejoint les petites étoiles à la grande et, en 1646, avoue franchement qu’il ne comprend rien aux phénomènes singuliers que lui présente la planète, notamment à ses deux bras ; il passe, lui aussi, par une phase de découragement et enfin, en 1656, après des conditions favorables, judicieusement observées, croit tenir l’explication : Saturne est triple, sa partie centrale a une forme elliptique et les deux portions latérales ne sont point des globes sphériques mais bien des lunules à courbure hyperbolique, invariablement attachées par leurs pointes au corps du milieu dont, pourtant, elles sont sépa-

  1. Johann Hœwetke (Johannes Hevelius) naquit à Dantzig le 28 janvier 1611, et y mourut à la même date de l’année 1687. Il fut échevin (1641), ainsi que conseiller (1651) de sa ville natale, et y fonda (1641) son observatoire Stellæburgum, qui fut détruit par un incendie le 26 novembre 1679.