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L’OCÉANOGRAPHIE ET LES PÊCHES MARITIMES

à l’inverse de la masse, c’est-à-dire au volume spécifique, elle est encore proportionnelle à la différence des pressions sur les deux faces de l’élément mobile[1]. Pour une courbe plane, on peut la calculer par une méthode graphique quand on connaît la répartition des densités et des pressions dans la mer ; il n’y a qu’à figurer les isostères et les isobares dans le plan de la courbe, et comme ces deux systèmes de lignes se coupent, il suffit de dénombrer les parallélogrammes compris à l’intérieur de la courbe ; leur nombre représente à un coefficient près la somme des accélérations dues aux pressions. Chacun d’eux est d’ailleurs la trace d’un solénoïde isobare-isostère dont toutes les molécules auront la même accélération ; en sorte que le nombre obtenu A’ s’appelle ordinairement le nombre des solénoïdes compris dans la courbe.

Mais on se place rarement dans un cas aussi général ; le problème habituel c’est l’étude de la circulation d’une courbe formée par deux verticales et deux isobares. Aux stations A et B on détermine simultanément les températures et salinités aux différentes profondeurs, et l’on forme une courbe avec les deux verticales explorées, avec l’isobare de pression 0 ou ligne de surface, et une autre isobare quelconque[2]. Le long des isobares la pression est invariable par définition, et par suite l’accélération est nulle il reste à la calculer pour les verticales, et ceci est très facile. On a pris à diverses profondeurs la salinité et la température, d’où l’on conclut, avec une table à double entrée, le volume spécifique à chaque niveau ; il n’y a plus qu’à multiplier dans chaque tranche le volume spécifique moyen par l’épaisseur correspondante, et à totaliser les résultats trouvés

  1. L’équation fondamentale de la circulation est due à Bjerknes (Ueber einen hydrodynamischen Fundamentalsatz Kongl. Sv. vet. akad. Handlingar, vol. 31, Stockholm, 1898, et Circulation relativ zu der Erde. Œfversigt af Kongl. Vet Akad. Handl. Stockholm, 1901).

    On peut la formuler ainsi :

    ,

    Cr étant la circulation relative ou rapportée à des axes terrestres, et représentant l’accélération de la force de Coriolis.

  2. On peut substituer pratiquement une horizontale à cette seconde isobare, car, entre les deux, l’écart est toujours inférieur aux erreurs de sondage. Ainsi, l’isobare correspondant à une pression de 1000.105 unités c.g.s., passe à. 1.017 mètres, dans l’eau douce à 0°, et à 989 mètres dans l’eau de mer à 35 p. 1000 et à 0° ; l’écart de 28 mètres est bien inférieur à l’incertitude d’une sonde de 1.000 mètres.