Page:La Revue du Mois, tome 2, 1906.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
159
LA VOUTE CÉLESTE

objets distincts, étoiles, petits nuages soient visibles et permettent, en fournissant des points à considérer, à la fixation binoculaire de s’établir. La distance à laquelle la voûte paraît se trouver de nous dans une direction déterminée représente la sensation maxima de profondeur que nous puissions éprouver, dans les conditions où nous observons, par rapport à cette direction. Cette distance n’est sans doute pas rigoureusement définie, mais il serait exagéré de dire que la voûte céleste ne nous apparaît à aucune distance ; nous trouverons toujours facilement sur le sol deux objets dont l’un nous paraîtra incontestablement plus près de nous et l’autre plus loin qu’un nuage ou une étoile situés à mi-chemin entre l’horizon et le zénith ; d’ailleurs, la distance apparente de beaucoup d’objets terrestres n’est pas plus rigoureusement définie que celle des étoiles ou des nuages. La distance à laquelle la voûte céleste paraît se trouver de nous, la forme de cette voûte ne sont pas stables ; quant à la distance, le ciel étoilé paraît, surtout par nuit sans lune, moins éloigné de nous que le ciel couvert de petits nuages, observé par une journée claire ; quant à la forme, le ciel étoilé est à peu près hémisphérique ; observée pendant le jour, et couverte de nuages, la voûte céleste paraît, au contraire, fortement surbaissée ; même si on se borne à l’observer de jour, on constatera que la voûte céleste n’offre pas une forme constante, que cette forme ne paraît pas exactement la même pour des régions situées à la même hauteur au-dessus de l’horizon lorsque l’horizon est borné, que lorsque, du haut d’un coteau dominant une plaine, on peut apercevoir à perte de vue des arbres, des haies, des maisons, des champs.

B. Bourdon.