Page:La Revue de l'art ancien et moderne, Tome XXXI, Jan à Juin 1912.djvu/85

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

UNE PEINTURE RETROUVÉE


« LA VIERGE À LA VIGNE » DE PAUL DELAROCHE


Qui se souvient aujourd’hui des querelles passionnées provoquées jadis par l’apparition aux divers Salons de chacun des envois de Paul Delaroche ? Le temps, depuis lors, a fait son œuvre. On peut désormais, quelque opinion qu’on professe sur l’artiste, l’exprimer en toute impartialité, sans avoir à redouter les invectives du romantisme militant ; la violence des adversaires n’est plus qu’un souvenir : l’auteur de l’Hémicycle de l’École des Beaux-Arts, pour ceux mêmes que leurs tendances éloignent le plus de lui, a tout au moins conquis le droit au respect.

On n’apprendra donc pas avec indifférence que sa Vierge à la vigne, qui passait pour détruite, vient d’être retrouvée à Londres, où elle occupe sa place dans une importante collection.

L’histoire est bien simple. On sait que Delaroche, après l’accueil hostile fait à sa Sainte Cécile en 1837, n’exposa plus au Salon, ni même en France. Il revint tout entier à la peinture religieuse et voyagea en Italie, avec la pensée de se préparer à exécuter ses projets pour la décoration de l’église de la Madeleine, — projets qui, d’ailleurs, ne furent jamais réalisés.

C’est à ce moment là qu’on le persuada d’exposer désormais à Londres,