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évolution de style, à commencer par celle du XVIe siècle où l’architecte prenait par-ci par-là quelques bribes de la Renaissance italienne, mettait une arabesque, un chapiteau,
Émile Robert. — Grille à deux vantaux.
Fer et cuivre repoussé.
un fleuron, un mascaron imité de l’antiquité à la place de ses feuillages, de ses corbeilles, de ses choux, de ses chardons gothiques[1], jusqu’au jour, où l’art nouveau, débordant la technique du moyen âge, fit éclater la brillante éclosion de la Renaissance.

Jamais le moment ne fut plus favorable. Nos ébénistes-décorateurs se sont heureusement souvenus qu’il existait une tradition et qu’il n’était pas mauvais de s’y rattacher par quelque coté. Ils ont compris qu’il fallait reprendre leur art au point où leurs devanciers l’avaient conduit, pour le pousser à leur tour plus loin, avec les sentiments, les aspirations, les goûts dominants de leur époque. Sans doute, on trouve quelque désaccord sur le choix de cette tradition. Les uns, considérant avec quelque raison que le déluge d’antiquité déversé par Pereier et Fontaine avait noyé les styles français, voudraient le reprendre à Louis XVI. Les autres, se

  1. Viollet-le-Duc, Dictionnaire d’architecture, t. I, p. 139.