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mauves éteints, les harmonies discrètes, y sont montés de plusieurs tons, jusqu’à s’élever, chez quelques audacieux, aux nuances vives, aux couleurs franches, aux oppositions hardies et parfois outrancières, comme le vert acide de M. Groult, éclatant au milieu de lambris en poirier rougeâtre et de tentures en bleu indigo.
Jules Coudyser. — Étoffe d’ameublement.
Nous voici loin du modern style à ses débuts, des symphonies de blanc et de rose pâle, de la fadeur des teintes uniformément plates, des pâtisseries décolorées des murs, du ripolin à tout faire, qui servit à tant de maitresses de maisons économes à recouvrir les bois noirs de leur mobilier du Septennat. C’est encore là un réveil d’énergie : M. Groult et ses émules nous ont sonné la diane des belles couleurs.

Des restrictions, bien entendu, s’imposent. Si de telles oppositions de couleurs ne choquent pas toujours, elles sont cependant trop violentes. Un délicat n’aimerait pas à vivre dans le salon munichois de M. Groult. Mais que ses toiles peintes sont donc aimables ! Nous ne parlons pas seulement des modèles que lui avait fournis l’ingéniosité de miss Lloyd, un peu indiens, un peu persans, un peu menus. Mais quel revêtement intérieur idéal on pourrait composer avec ces dessins signés Paul Iribe, Drésa, Carlègle, qui firent notre joie au Salon d’automne et que nous avons regretté de ne pas retrouver au Pavillon de Marsan ! Voilà des toiles qui ne s’apparentent pas à Jouy [1],

  1. Pour qu’on ne nous accuse pas de déprécier les jolies créations d’Oberkampf, que nous avons étudiées dans la Revue t. XXIII, 1908, pp. 59 et 119, nous nous permettons de renvoyer à l’album