Les travaux de Pasteur et de son ecole, nous ont appris que beaucoup de nos maladies sont dues à des parasites appelés agents pathogènes ; de ces parasites quelques-uns remplissent toute l’économie, comme le charbon des moutons ; d’autres sont localisés en un point très limité et de là infectent l’organisme entier en y déversant leurs produits solubles ; tels sont, par exemple, les microbes de la diphtérie et du tétanos qui ne se développent qu’au point d’inoculation (ordinairement l’entrée des voies respiratoires pour la diphtérie, l’accumulation des microbes en fausses membranes produisant l’accident local d’étouffement appelé croup).
On aurait pu penser a priori que le parasitisme, dans un individu, d’un autre individu issu de lui-même, n’aurait eu aucune influence pathogène sur le premier ; cependant la seule inspection de la fougère et du prothalle, montre que si ces deux êtres, issus l’un de l’autre, sont de même espèce, ils sont du moins à un état différent, ainsi que le prouvent les différences des formes qu’ils prennent naturellement dans un même milieu. Semblablement, l’organe génital, parasite de l’homme ou des animaux, est de même espèce que l’animal infecté, mais à un état différent, et doit, par suite, produire des excréments différents ; or les excréments solubles des glandes génitales se répandent dans l’économie de l’individu qui les contient, exactement comme les produits solubles de la diphtérie dans le corps de l’enfant atteint du croup. Patrick Geddes a donné le nom, fort juste, de diathèse sexuelle à l’ensemble des particularités que détermine, chez les êtres vivants, le parasitisme de leurs organes génitaux. C’est là, en effet, une maladie chronique qui, chez l’homme dure toute la vie, tandis que, chez la femme, elle cesse à la ménopause.
La simple constatation des troubles qui accompagnent chez beaucoup de femmes cette période du retour d’âge nous suggère une remarque importante ; c’est que la diathèse sexuelle est devenue normale pour nous par une longue habitude et que sa suppression brusque chez la femme entraîne des accidents quelquefois graves ; c’est la même chose qui se passe quand on supprime brusquement la morphine ou l’alcool à un morphinomane ou à un alcoolique ; on le rend très malade quand on ne le tue pas ; il faut supprimer progressivement ces poisons usuels ; de même pour la femme qui est accoutumée depuis la puberté à un certain régime d’intoxication sexuelle, il faut corriger la brusquerie de la ménopause par l’introduction de poisons analogues empruntés à des ovaires de lapins ; et on y réussit !
La diathèse sexuelle a existé chez nos ancêtres depuis une épo-