« Il faut souhaiter que les femmes quittent les manufactures, mais il ne faut pas l’ordonner ». Cette restriction mentale est assez caractéristique de l’esprit libéral et jésuite. À un autre point de vue, elle est un bel aveu d’impuissance : il n’y a pas de remède (légal) contre la désorganisation de la famille. Il est vrai que Jules Simon et ses continuateurs préconisent un remède moral : le retour à la vie de famille !
Comme on le voit c’est très simple. Mais il serait difficile de pousser plus loin l’incohérence des idées.
D’après un rapport officiel, publié aux États-Unis en 1895, sur 1 067 établissement recensés, on a relevé à cette époque 70 921 femmes célibataires contre 7 775 femmes mariées, 2 011 veuves, 36 divorcées. Les célibataires formaient ainsi 88,57 % du total, les femmes mariées 7,47 % seulement, les veuves 2,51 % et les divorcées moins d’un %. (Eleventh annual report of the commissioner of labor, 1895) [1]
Vagabondage et prostitution. — L’accession de la femme dans l’industrie a été si peu un commencement de libération, que le vagabondage et la prostitution féminines ont augmenté d’une façon évidente, malgré l’accroissement constaté du travail féminin. En consultant les
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- ↑ le recensement de 1895 n’est pas une exception en ce qui concerne l’influence de l’industrialisation de la femme sur le mariage et le célibat. En effet, sur 17 427 ouvrières recensées en 1888, on constata que 15 387 étaient célibataires, 1 038 étaient veuves, 43 divorcées, 214 séparées, 745 seulement étaient mariées.
(Fourth annual report of the Commissioner of labor, 1888, p. 325).
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