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C’est dans l’industrie de la confection et des articles de modes, dans l’industrie du livre, dans la fabrication des cartonnages, dans la fabrication des sucreries et dans les industries du commerce, que le travail de nuit de saison joue un rôle très considérable… [1].

Veut-on savoir maintenant les industries dans lesquelles on emploie la femme ? On va voir que la plupart sont les mêmes que les précédentes, c’est-à-dire celles où le travail de nuit apparaît comme une nécessité économique.

Dans la métallurgie, on trouve actuellement des ouvrières et des manœuvres : pointières (fabrication de la fonte et du fer), tréfileuses (aciérie), tailleuses de limes (souvent à domicile, comme dans le Tarn, où une aciérie de 700 chevaux-vapeur fait travailler 43 tailleuses de limes à domicile) ; des ouvrières employées à l’étamage, à la galvanisation, au plombage (fabrication de tôles et fers-blancs) ; des ouvrières travaillant à la transformation du plomb et de l’étain (comme dans une usine de l’Yonne où on compte 125 de ces ouvrières, 23 garçons et 15 fillettes sur un personnel de 266 salariés) ; des laveuses de cendres (fonderie de minerais de plomb argentifère) ; les étameuses, les boulonneuses, les botteleuses, les emballeuses et les refrappeuses des forges ; les ouvrières de la visserie ; les conductrices de machines-outils (celles, par exemple, d’une fabrique de scies d’acier laminé du Doubs au nombre de 130), les taraudeuses de la boulonnerie ; les gratteuses des fabriques de faux ; les ouvrières de la clouterie mécanique : chaînetières, cloutières, démêleuses ; les ouvrières des fabriques d’épingles et d’aiguilles ; celles de l’acier poli ; les ouvrières de la serrurerie : moireuses, fendeuses, polisseuses, découpeuses, emballeuses ; les ouvrières des fabriques de bouclerie et de cuivrerie ; celles de la quincaillerie (une usine du Haut-Rhin en comptait 112 sur un personnel de 203 salariés) ; les conductrices de machines-outils dans la grosse quincaillerie ; les ouvrières des fabriques de coutellerie (monteuses, émouleuses, mancheuses, viroleuses, etc.) ; les lingères des constructions navales ; les ouvrières et les manœuvres des grandes fonderies de fer (mouleuses, râpeuses, fileuses de foin, emballeuses, etc.) ; les femmes manœuvres des grandes constructions de machines-outils (une seule usine de la Côte-d’Or en compte 48) ; les ouvrières de la sellerie et de la peinture appartenant aux constructions du matériel de chemins de fer ; les femmes manœuvres des fabriques de roues et fraises pour horlogerie (88 sur un personnel de 115 dans une usine de la Haute-Savoie) ; les ouvrières des fonderies de cuivre ; les ouvrières de la quincaillerie en cuivre et du laminage en laiton ; les récureuses et les polisseuses de la chaudronnerie ; les tourneuses, les guillocheuses, les enchaîneuses et les enfileuses des fabriques d’objets religieux ; les ouvrières des fabriques de jouets en métal ; les ouvrières des fabriques d’instruments d’optique, les lunetières ; les conductrices de machines-outils des fabri-

  1. Le travail de nuit en Autriche, rapport présenté par le Dr Kusmany au Congrès international pour la protection légale des travailleurs (26 au 28 juillet 1900).