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CAHIER D’HEURES DE TRAVAIL D’UNE OUVRIÈRE (Suite)
DÉSIGNATION DES QUINZAINES NOMBRE
de
journées.
d’heures
de travail
par journée.
Demi-année 1888-89 (suite)
Du 27 mai au 9 juin 
3 »     
2 12     
6 12 ½
1 13 ½
1 16     
1 24     
Du 10 au 23 juin 
3 »     
1 11     
1 11 ½
1 12     
8 12 ½
Du 24 juin au 7 juillet 
5 7 ½
8 10     
1 12     
Du 8 au 21 juillet 
5 7 ½
1 8     
1 8 ½
6 10     
1 12     
Du 22 au 27 mars 
1 5     
5 10     

Les carnets d’heures de l’année 1901 ne sont pas différents de ceux de 1889, 90, 91 et 92.

Il suffît pour s’en convaincre de pénétrer habilement la nuit dans les grands ateliers de la rue de la Paix, de l’avenue de l’Opéra, et des rues affluentes aux grands boulevards [1].

En présence de pareils faits si fréquents et si persistants, peut-on dire que le mot de bagnes industriels soit hyperbolique ?

Que l’on apprenne, maintenant, les conditions hygiéniques des ouvrières dans les grandes maisons de couture.

Dans une grande maison, dit une déposante, on arrive à 9 heures du matin pour se retirer le soir à 7 heures ½. Une seule demi-heure est accordée pour le déjeuner. Les ouvrières sont divisées à cet effet en deux séries. Presque toutes s’installent dans les salles spécialement affectées à ce service. Les fourneaux à gaz sont si bien aménagés que beaucoup d’ouvrières

  1. « Parfois même, dit le rapporteur de l’Office du travail, sous l’influence de l’impérieuse fantaisie des clientes, de l’indifférence des patrons et de la partialité des premières, on pouvait signaler 44 heures de travail en 3 Jours (12 heures — 20 heures — 12 heures). »