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Voici maintenant un tableau où l’accroissement est encore plus visible :


POURCENTAGE DE L’UN ET L’AUTRE SEXES
DANS LES GRANDS GROUPES PROFESSIONNELS
AUX TROIS RECENSEMENTS DE 1870, 1880, 1890 (ÉTATS-UNIS)


GROUPES PROFESSIONNELS ET SEXES 1870 1880 1890
Agriculture, Pêcheries et Mines :
Sexe masculin 
93,53 92,57 92,46
Sexe féminin 
6,47 7,43 7,54
Professions libérales :
Sexe masculin 
75,14 70,61 66,99
Sexe féminin 
24,86 29,39 33,01
Services domestiques et personnels :
Sexe masculin 
57,90 66,28 61,76
Sexe féminin 
42,09 33,72 38,24
Commerce et Transports :
Sexe masculin 
98,39 96,63 93,13
Sexe féminin 
1,60 3,37 6,87
Manufactures et Industries mécaniques :
Sexe masculin 
85,56 81,52 72,82
Sexe féminin 
14,44 18,48 20,18
Toutes les professions réunies :
Sexe masculin 
85,32 84,78 82,78
Sexe féminin 
14,68 15,22 17,22


En jetant un coup d’œil sur ce tableau si topique eu voit que depuis 1870, dans les manufactures et les industries mécaniques, l’emploi des ouvriers est allé diminuant, tandis que celui des ouvrières est allé augmentant ; de même dans le commerce et les transports ; même remarque pour les professions libérales ; même remarque pour les services domestiques et personnels le mouvement s’est dessiné vers 1880 ; et ce mouvement existe, quoique très modérés dans l’agriculture, pêcheries et mines. Dans ce dernier cas, le pourcentage est très défectueux, car on a réuni trois branches trop distinctes.

Dans tous les pays où le processus industriel atteint un développement suffisant, la femme et l’enfant sont préférés à l’homme par le capital ; en d’autres termes, le machinisme perfectionné, la recherche de la main-d’œuvre à bon marché, la concurrence ont favorisé la substitution progressive de la femme à l’homme au détriment des deux. Seuls, quelques économistes le nient ; sans doute par respect pour les dogmes infaillibles de l’école de Manchester.