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Shiz défaillit, par la perte de son sang. Et il arriva que lorsque Coriantumr se fut appuyé sur son sabre pour se reposer un peu, il abattit la tête de Shiz. Et il arriva qu’après qu’il eut abattu la tête de Shiz, ce Shiz se souleva sur les mains et retomba, et, après avoir pantelé pour prendre haleine, il mourut. Et il arriva que Coriantumr tomba sur la terre et devint comme s’il n’eût plus eu de vie. Et le Seigneur parla à Ether et lui dit : Va. Et il alla et vit que les paroles du Seigneur étaient accomplies ; et il en termina le rapport ; et je n’en ai pas écrit la centième partie. »

Il semble que ce soit dommage qu’il n’ait pas terminé, car, après tous ses chapitres précédents de banalités ennuyeuses, il s’est arrêté juste comme il était en danger de devenir intéressant.

La Bible mormonne est plutôt stupide et fatigante à lire, mais il n’y a rien de vicieux dans ses enseignements. Son code de morale n’est pas répréhensible, il a été « chipé » au Nouveau Testament, et n’en a pas plus de mérite.

CHAPITRE XVII
Trois côtés à toutes les questions. — Tout à « un quartier ». — Ratatiné. — Les émigrants et les chemises blanches en défaveur. — « Ceux de Quarante-Neuf ». — Sans pair et sans égal. — Le vrai bonheur.

Au bout de notre halte de deux jours, nous quittâmes la ville du Grand Lac Salé, dispos, repus et heureux, physiquement superbes, mais guère plus édifiés, peut-être, concernant la « Question mormonne » que nous ne l’étions en arrivant. Nous possédions assurément une foule de « renseignements » nouveaux, mais sans savoir lesquels étaient fondés et lesquels ne l’étaient pas, car ils nous venaient tous de connaissances d’un jour, d’étrangers pour parler strictement. On nous dit, par exemple, que l’effroyable « Massacre des Mountains Meadows » était entièrement l’œuvre des Indiens, et que les Gentils avaient perfidement essayé de l’attribuer aux Mormons ; on nous dit également que les Indiens étaient à blâmer en partie et en partie les Mormons ; et on nous dit également, et tout aussi positivement, que les Mormons étaient presque, sinon entièrement et complè-