Page:La Revue blanche, t26, 1901.djvu/589

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jamais entendu parler, et qui habitaient un pays inconnu dans la géographie. Il y avait un roi, du nom remarquable de Coriantumr, et il guerroya avec Shared, Lib et Shiz et d’autres dans les « plaines d’Heslon », la « vallée de Galgal » et les « déserts d’Akish » et la « terre de Moran » et « les plaines d’Agoshi » et d’ « Ogath » et de « Ramah » et la « terre de Corihor », la « montagne de Conmor » auprès des « eaux de Ripliancum », etc…

« Et il arriva », après une masse de combats, que Coriantumr, en faisant le compte de ses pertes, trouva « qu’il avait été occis deux millions d’hommes puissants ainsi que leurs femmes et leurs enfants », disons cinq ou six millions en tout, « et il commença à se lamenter dans son cœur ». Sans conteste, il était temps. Il écrivit donc à Shiz pour lui demander la cessation des hostilités, en offrant de lui abandonner son royaume pour sauver son peuple. Shiz refusa, à moins que Coriantumr ne le laissât d’abord lui couper la tête, ce à quoi Coriantumr ne consentait point. Alors il y eut de nouveaux combats pendant une saison ; ensuite quatre années furent consacrées à rassembler les armées pour une lutte finale, d’où s’ensuivit une bataille, qui, à mon avis, est la plus remarquable que l’histoire ait décrite, excepté peut-être celle des chats de gouttières, à laquelle elle ressemble à plusieurs égards. Voici le compte rendu du rassemblement des armées et de la bataille :

« 7. — Et il arriva qu’ils réunirent tous les gens qui, sur la surface du pays, n’avaient pas été tués, à l’exception d’Ether. Et il arriva qu’Ether vit toutes les actions de ce peuple et il vit que les gens qui étaient pour Coriantumr se rassemblaient dans l’armée de Coriantumr ; et les gens qui étaient pour Shiz se rassemblaient dans l’armée de Shiz ; c’est pourquoi ils furent pendant l’espace de quatre ans à rassembler tout le peuple, afin de pouvoir s’assurer tous ceux qui vivaient sur la surface du pays, et qu’ils reçussent toute la force qu’il leur était possible de recevoir. Et il arriva que lorsqu’ils furent tous rassemblés, chacun dans l’armée qui lui plaisait, avec leurs femmes et leurs enfants, hommes, femmes et enfants étant armés avec des armes de guerre, ayant des boucliers, des cuirasses et des casques et étant équipés en guerriers, ils s’avancèrent pour la bataille ; et ils combattirent toute la journée et ne vainquirent pas.

« Et il arriva que, lorsqu’il fit nuit, ils furent fatigués et rentrèrent dans leurs camps ; et après être rentrés au camp ils